Veneno, membre du crew belge CNN199, elle commence le graffiti…
Veneno : » Jai pour la première fois rencontré HMI lors du festival de graffiti « Festigraff7″ à Dakar au Sénégal en 2016. Ce fût l’occasion pour moi de découvrir un artiste accompli, amoureux du continent Africain, avec une capacité d’adaptation et une créativité impressionnante en toutes circonstances, doté de plus d’un humour comme on l’aime, bien Belge. »
Peux-tu te présenter ? Quelle formation as-tu ?
HMI, l’araignée au plafond, membre du collectif CNN199 crew en Belgique.
Je suis un autodidacte. J’ai suivi un cursus scolaire artistique traditionnel.
Comme je suis un aventurier j’ai suivi des cours de dessin et de peinture dans des ateliers qui avaient lieu le week-end. La plupart des choses que je fais, ont été apprises sur le tas en prospectant et grâce aux différentes rencontres et ça depuis tout jeune. En parallèle, J’ai également une formation d’« Animateur-Formateur culturel ». Ma formation principale quand à elle, continue tous les jours, c’est une formation personnelle liée à mon art et à la vie en tant qu’être humain.
Peux-tu nous expliquer ton concept de « l’araignée au plafond » ?
Le concept est né suite à une série de caricatures sur l’actualité. Cela a commencé à l’époque du printemps arabe, j’ai eu le besoin d’exprimer par le dessin ce qui se passait dans certains pays.
« L’araignée au plafond » est arrivée après une dizaine de caricatures, j’avais besoin d’un personnage qui puisse exprimer un certain point de vue et apporter de l’autodérision à mes dessins.
« L’araignée au plafond » est tout un symbole. Il y a une expression qui dit « avoir une araignée au plafond » on dit cela d’une personne qui a un « truc » qui ne tourne pas rond dans sa tête. J’ai choisi ce concept par rapport au monde dans lequel on évolue et qui semble avoir perdu la tête.
« L’araignée » est née des réseaux sociaux, En effet sa première apparition s’est faite sur Facebook. Pour moi cela me semblait logique, vu qu’on était sur « La toile », l’araignée est appropriée pour voyager sur le net.

Parles nous de ta carrière d’artiste graffiti ? Quand a-t-elle commencé ?
Elle a vraiment commencé quand j’ai intégré le collectif CNN199 en 1999. A l’époque, je faisais déjà du street art. Je suis arrivé avec ma particularité de portraitiste. J’ai été complémentaire à un crew qui maîtrisait déjà très bien l’univers du writing, du lettrage et du graffiti … On a tout de suite eu des affinités artistiques et personnelles entre membres du crew.


Cela te permet de voyager à travers le monde, as-tu un lieu de prédilection où tu aimes te ressourcer et peindre ?
Cela m’a apporté beaucoup d’opportunités de voyages et de rencontres.
Mon continent de prédilection est l’Afrique surtout l’Afrique du l’ouest et le Maroc.

As-tu des anecdotes à ce sujet, rencontres, moments vécus ?
C’est là-bas que je t’ai rencontrée toi Veneno au Sénégal, avec Demaone. C’est au Bénin que j’ai rencontré Laëtitia alias LAEC et Sitou membre aujourd’hui du CNN199 crew.
J’y suis allé une dizaine de fois à ce jour et en ce qui concerne les anecdotes il y en a tellement que « je ne sais plus quoi dire », à part une petite dédicace à Docta, Krafts, Madzoo, Seikaone, Stone, Dr Mario, Seencelor, Patriot, Sekit, Marco93 et tout ceux que j’ai croisé et dont je n’ai pas cité le nom, Big Up à tous.



Tu es membre actif du CNN199 crew, que peux-tu nous dire à propos de ce crew emblématique Belge ?
Le crew CNN199 n’est pas simplement un crew de Hip-hop, rap, graffiti, DJ. Il est tout ça à la fois, mais il est surtout un crew de cœur non négligeable.
Comment et quand l’as-tu intégré ?
Je me souviens qu’il y avait l’émission radio de Hip-hop « The Boom Rush Show » animé par Rival et d’autres membres du crew. J’ai passé quelques soirées là-bas à partir de 1996, avec les free styles radios et l’ambiance qui y était véhiculée. L’intégration au crew s’est surtout faite par l’amitié et les points communs. Tout ce que je peux dire c’est merci à Muchti, Aze, Rival, Arabee, Dema, Ramone, Adeel, Gane, Roel, Odree, Fonky Fat, Manza, Meskone, Keso, Paulux, Maler, … ils se reconnaîtront. Une pensée à nos disparus : Nora et Shock.


Comment s’est passée la réalisation de cette énorme fresque représentant le Manneken pis que tu as revisité en version Hip Hop en plein cœur de Bruxelles ? Quel était le concept ?
Tout d’abord je remercie Rival d’avoir eu l’idée magnifique pour les 30 ans du Hip-hop en 2013 de faire un Manneken pis géant pour la symbolique Bruxelloise, arboré des codes vestimentaires Hip-hop sur une façade, cela correspondait à ce que j’aurai moi-même pu imaginer pour immortaliser ce moment-là.
La réalisation a duré quelques jours dans une bonne ambiance. Big Up à la hip-hop Belge.

En parallèle du graffiti, on découvre ton travail de caricaturiste et notamment la parution de ton album « L’araignée au plafond – 1ère du non ». Comment es né ce projet ? De quoi s’agit-il ?
A la base c’était juste un exutoire, une manière de digérer l’actualité que je bouffais le matin et le soir, je faisais entre une à trois caricatures par jour. Au fil du temps j’ai remarqué qu’il y avait un engouement du public des réseaux sociaux. Beaucoup de gens me demandaient :
« A quand une BD ? »
Après quatre ans, j’ai fait un bilan de ce que j’avais déjà réalisé comme dessin. La première BD est une compilation de ces dessins, des inédits sur l’actualité, ma mémoire culturelle et des rappels de faits historiques importants.
Comment s’est fait le passage de l’illustration à l’art de la caricature de presse ? Qu’est-ce qui t’a attiré dans ce style d’illustration ?
Adolescent, je caricaturais déjà mes camarades et mes professeurs pour m’amuser. Avec le temps et l’expérience le style de portraitiste m’a attiré. J’apprécie des maîtres tels que Pierre Kroll, Philippe Geluck et Dubus.

– Tes caricatures dénoncent beaucoup de choses dans le monde de la politique, comment choisis-tu tes sujets ?
Je pense que ce sont les sujets qui me choisissent.

Dans ton album, on retrouve des sujets de l’actualité belge mais aussi française et parfois même internationale, penses-tu qu’en tant qu’artiste tu as le devoir de dénoncer non pas seulement ce qui se passe dans ton pays mais aussi ce qui se passe dans le monde entier ?
D’abord en tant que citoyen et être humain il faut pouvoir dénoncer les choses notamment quand on en est témoin. Le monde est si vaste et si minuscule à la fois, qu’il est facile de trouver un message ou de se poser des questions universelles avec « l’araignée au plafond ».
Penses-tu que l’art est un bon moyen pour dénoncer les inégalités et injustices ? Pourquoi ?
L’art est un bon moyen pour adoucir les mœurs, apaiser les tourments et pour réfléchir sur notre environnement. Si on est amené a croiser de l’injustice ou de l’inégalité, oui, c’est un devoir de le dénoncer.
Tu as travaillé pour le célèbre journal Belge « Le Soir » en tant qu’illustrateur caricaturiste, comment s’est passé cette expérience ?
C’était stressant, fascinant, intéressant et motivant.
J’en profite pour remercier « Daniel COUVREUR » rédacteur en chef du service culture, pour l’intérêt qu’il a porté à mon projet et qui m’a donné la possibilité de paraître dans ce journal, ainsi que Pierre Kroll, que j’ai remplacé pendant un certain temps.

Où peut-on se procurer la première édition de ton album ?
On peut me contacter via mon compte Facebook Hachmi Fouad ou via mon e-mail Fouad.hachmi@hotmail.com
Il m’en reste encore quelques-unes en stock
Prévois-tu la sortie d’un tome 2 ?
Oui, j’espère d’ici quelques mois. Je suis dans la phase finale du projet.

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Veneno, membre du crew belge CNN199, elle commence le graffiti en 2006 en France. Au Mexique où elle a vécu trois ans, elle commence la gravure sur bois et sur linoléum. Cette artiste pluridisciplinaire réalise également des détournements d'objets Hip-Hop au crochet. L'interview de Veneno par HIYA ici : https://hiya.fr/2020/11/17/veneno-linterview/