Originaire de La Castellane à Marseille, Achim est un des talents prometteurs de la cité phocéenne et plus largement du rap français.
Avec déjà 10ans de rap dans la tête, c’est en 2020 qu’Achim commence à faire gamberger le rap francophone. Il sort 5 Eps en 2020, G (10/07/2020), Gamberge du soir vol.1 (01/06/2020), Gamberge du soir vol.2 (05/10/2020) , R (17/04/2020) et P (14/12/2020).
Dans son rap, il raconte parfois les errements de notre monde certains diraient peut-être qu’il fait du rap « conscient » mais lui rappelle « Je ne pense pas faire de rap conscient, je dis juste ce que pense et c’est cool si certains ce reconnaissent là-dedans ». Toutefois, il est indéniable qu’Achim narre des problèmes, des dérives inhérentes à notre société, « Si je meurs quand je me fais contrôler, c’est un assassinat déguisé » dit-il sur le morceau Quitter la zone. Phrase qui fait directement écho aux problèmes de violences policières auxquelles la France doit faire face depuis bien des décennies. Il sait aussi faire preuve égo-trip, « que dieu bénisse la concu, je les écoute ça calme mes doutes », assène-t-il sur Reverse. Son regard sur l’humain est aussi sans concessions « On met des mots compliqués devant nos vices, ça les rend plus acceptables ». Sans oublier de glisser une touche d’humour dans certains morceaux. Une chose est sûre, les mots d’Achim sont efficaces et impactants.
Achim fait aussi parti de ces rappeurs polyvalents, il est clair qu’il pose sur une myriades de prods différentes. Le plus souvent composées par Tolec ou encore Siir Isaac avec qui il travaille beaucoup. Il le dit lui même « je rappe tout simplement, je ne m’enferme pas dans une spécialité. Je fait juste du rap et sur n’importe quelle rythmique ». Il revendique un rap polymorphe et tous terrains. Ce qui ce vérifie quand l’auditrice/auditeur lance ses morceaux, on y retrouve de nombreuses couleurs musicales du rap actuel, de la Uk Drill, en passant par la trap ou encore des nuances plus planantes. Achim développe donc plusieurs textures de flows pour habiller ces prods, il joue aussi sur sa polyvalence au sein même des morceaux comme sur GDS 2. Certains et peut-être à juste titre pourraient être un peu perdu et trouver un manque d’identité propre au rappeur car il explore plusieurs pistes. Mais le jeune rappeur à plus d’une corde à son arc et son identité se joue aussi dans la façon dont il aborde l’image.
Le travail de l’image est aussi prédominant dans l’univers d’Achim. Il met aussi la main à la pâte sur ses clips et il n’est évidemment pas tout seul, il est accompagné d’Alexandre Lhote. Les deux compères jouent sur des images qui illustrent parfaitement chaque propos du rappeur. En effet, ils se servent d’images glanées sur le net ou issues de séries ou de films, en somme des images sorties des cultures populaires, pour mettre en images le rap d’Achim. Ils se servent par exemple d’une image forte d’un clip Humble de Kendrick Lamar pour illustrer « je laisse dieu me guider vers l’hégémonie ». Ils jouent sur les images impactantes et fortes. Cette manière de mettre en image sa musique n’est pas sans rappeler le clip de Demain c’est loin d’IAM où la technique de mise en image est similaire. Il le dit lui-même « je ne me suis pas inspiré de Demain c’est loin »,mais il comprend tout à fait le parallèle qui peut être fait entre sa manière de mettre en image ses clips et ce classique du groupe phocéen. Cette manière de travailler les visuels donne une dimension de plus à son univers.
Achim fait donc parti de ces rookies avec un gros potentiel rap mais pas que son univers est plus complexe que ça. C’est ce que matérialise parfaitement la série des GDS où tantôt il se questionne et tantôt il nous questionne nous auditrices/auditeurs, sur lui-même, sur le monde dans lequel nous vivons. Il fait aussi preuve de polyvalence et met en valeur un rap qui est tous terrains. Achim produit avec Siir Isaac et Alexandre Lhote une musique qui s’écoute et se regarde. Une musique où sons, mots et images sont les composants d’un univers dans lequel Achim nous invite à entrer.