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#neosituationnisme ; #Chine ; #Bitcoin ? On en parle…

#neosituationnisme ; #Chine ; #Bitcoin ? On en parle…

Un situationnisme nouvelle version

On sent se pointer quelque chose de lourd. Ils sont anonymes. Ils nous ont déjà servi une performance troublante, #Mariannepleure qui a résonné dans les médias et jusque dans les couloirs de l’Élysée. Une fresque hautement symbolique qu’ils ont détournées dans un geste épique en se balançant au bout d’une corde. « La Liberté, l’Egalité, la Fraternité sont bafouées ».

Un geste insurrectionnel qui par son élégance a pulvérisé les basses polémiques. Le message était juste, vibrant, parce qu’il touchait chacun d’entre nous avec une énergie brute. Beau travail. Le pouvoir fut dans l’impossibilité de répondre et Obey ne pouvait pas résister, il a peint une larme qui a ridiculisé le message présidentiel.  Pour voir l’opération, c’est par ici https://hiya.fr/2020/12/14/inedit-un-crew-anonyme-fait-pleurer-la-plus-grande-marianne-de-france-mariannepleure/

Nuit du dix au onze mai, même scénario, Ils nous informent d’une nouvelle performance artistique imminente. Si la technique a foiré, la symbolique et les messages qu’ils nous ont laissés relèvent de la même puissance créative. La statue de la Liberté dans le XVe arrondissement a fait l’objet d’un détournement artistique audacieux. « VIVRE LIBRE est un ART, La liberté un artifice. » La revendication est ici : https://hiya.fr/2021/05/11/liberte-une-icone-frappe-en-plein-coeur-dans-le-centre-de-paris/ – La vidéo est ici : https://hiya.fr/2021/05/12/liberte-renait-en-mai/ De qui sont-ils le nom ? De qui sont-ils les héritiers ? On sent clairement la filiation avec Guy Debord, Michèle Bernstein, Serge Berna, etc. La nécessité d’aller plus loin et de dépasser la forme même de l’œuvre. S’exposer aux passions du siècle, faire de sa vie une composition qui bouscule les postures. Dada, le surréalisme, le lettrisme, le situationnisme, ces artistes en rupture de ban, mi-rebelles, mi-poètes et dotés d’une indiscutable élégance, vont-t-ils tenter de les faire revivre en version XXIe siècle et nous gratifier au passage d’une nouvelle révolution artistique ? On attend la suite…

Une défiance à l’égard de la Chine qui ne cesse de croître

L’évènement est passé inaperçu dans les médias : L’Europe et la Chine suspendent les négociations d’un accord commercial commencées il y sept ans. Un symptôme du fossé qui s’installe entre la Chine et les démocraties occidentales. La Chine fait peur. Son leader, le « fils du ciel » Xi Jin Ping, semble renouer avec l’idée ancestrale d’une Chine comme juge universel du Bien et du Mal. Le personnage fait froid dans le dos. Malgré ses allures de gros panda, c’est un idéologue dur, rigide, violent qui parle avec ferveur d’une « solution chinoise » pour toute la planète. Après des années d’attente et de préparation, la Chine dévoile ouvertement ses intentions : la domination du monde. Imposer une dictature qui ne dit pas son nom face au système démocratique libéral que le Parti unique considère comme un échec. La diplomatie au nom évocateur de « loup combattant » n’hésite pas à donner des leçons et à agresser frontalement les pays qui ne s’alignent pas sur ses principes. Poussés par leurs opinions publiques, l’Europe, l’Australie, le Canada se mobilisent pour défendre leurs intérêts et leur modèle. Les États-Unis tirent la sonnette d’alarme et bloquent les grands groupes chinois qui sous contrôle de l’Etat tentent de mettre sous tutelle les systèmes de sécurité et de communication occidentaux. Le ressentiment grandit également au sein du de la population et du Parti où de nombreux cadres n’acceptent plus d’être traités comme des enfants, d’apprendre par cœur des phrases du leader, d’être notés, classés et de subir régulièrement des séances de critiques et d’autocritiques qui ne sont pas sans rappeler la Révolution culturelle. Alors la Chine, nouveau géant ? Le continent se trouve face à un sérieux problème. Peut-il encore se nourrir de ses traditions sans les confronter au monde moderne ? Comment peut-il se positionner face à un monde dont les valeurs sont globalement opposées à sa lecture millénaire du monde qui méprise l’individu et l’individualisme au profit du collectif ? La communauté avant le libre arbitre. Dans un pays de tradition confucéenne, partager ses données est vécu comme un acte d’altruisme tourné vers le bien commun. Le fossé aujourd’hui est trop profond avec les démocraties occidentales. La Chine, malgré sa puissance économique incontournable et une culture monumentale, devra faire face à l’archaïsme de son modèle et de ses dirigeants avant de devenir une grande puissance mondiale. Les jeunes générations seront-elles se faire entendre ?

C’est quoi une mine à Bitcoin ?

Bitcoin, Etherum, monnaie virtuelle, on pense à un coin de ciel bleu, un coffre-fort géant niché dans les nuages, et pourtant la réalité est beaucoup plus triviale. Pour produire cet actif financier virtuel, il faut miner. Un travail laborieux. Le minage consiste, à l’aide de matériel informatique lourd, à enregistrer des transactions sur une blockchain en les rendant immuables. Le Bitcoin est devenu trop difficile à miner pour un particulier. Le secteur s’est professionnalisé et est devenu ultra-concurrentiel. La Chine en a fait une industrie. Elle réalise à elle seule les deux tiers de cette activité. Sa recette : une électricité parmi les moins coûteuses au monde, peu taxée, atout crucial pour un « minage » extrêmement gourmand en énergie. Pour miner il faut mettre les mains dans le cambouis dans des fermes hyper surveillées, souvent à l’abri des regards et qui fonctionnent 24h/24 et 365j/an. Les auteurs d’un rapport, Shouyang Wang et Dabo Guan, estiment que, dès 2024, les émissions de carbone annuelles liées aux activités de « minage »de Bitcoins en Chine atteindront les cent trente millions de tonnes. Ce serait l’équivalent d’une consommation énergétique de 296,59 térawattheures (TWh). Le bitcoin consomme actuellement 126,36 TWh par an, l’équivalent de la consommation électrique de la Suède. Alors, comment faire pour que la blockchain et les cryptomonnaies ne soient pas synonymes d’une pollution accrue ? Quelle sera la consommation des fermes quand le Bitcoin aura atteint 400 000€ comme certains le prévoient. « Faire intervenir les politiques publiques pour réguler le secteur », selon Jean-Paul Delahaye, mathématicien et professeur émérite à l’université de Lille, interrogé par notre confrère de Reporterre. Réguler le secteur, mêmes les mineurs dans les nuages n’y échapperont pas…

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