Découvrir la Russie à travers des photos choisies des peintures de Taras.

Pourquoi choisir le writing ?
De ce que je crois, ça permet d’attirer l’attention des gens sur les problèmes. Ça réunit « en pleine face » un développement moral, spirituel, et parfois physique. Et ça permet d’être vu, entendu et compris.
Qu’est-ce que Taras signifie ?
Mon nom de famille Tarasov, abrégé à Taras. Tout le monde me connaît sous ce nom. Avec le temps c’est devenu mon blaze.

Peux-tu nous raconter comment tu as commencé ?
J’ai commencé en faisant des dédicaces à mon ami artiste Nutmeg, en 2007. J’ai souvent séché les cours et un jour, je suis allé avec lui et c’est là que j’ai découvert le graffiti. Il a partagé sa peinture avec moi et m’a poussé à essayer. Depuis ce jour, je pratique sans cesse. Malheureusement il est décédé en 2016. J’écris toujours son nom, et je fais découvrir son œuvre aux autres. Cela contribue à lui montrer mon respect et ma gratitude.
Dessinais-tu avant de t’intéresser aux lettres ?
Depuis tout jeune j’aime dessiner. Je n’ai jamais étudié dans une école d’arts. Mon âme est dévouée à ça.

Quel genre de dessins ?
Les dessins sont complètement différents, d’une forme simple à une typo sophistiquée, de chrome à noire, aux couleurs de l’arc-en-ciel, la qualité est importante pour moi, l’apparence un peu moins. J’aime les peintures de Giovanni Battista Piranesi et de Martin John. J’aime les tags, le style à la main, la calligraphie, ligature, et tout ce qui est lié au mot.
Comment est le writing dans ta ville ?
Dans ma ville, c’est à moitié développé. Il y a beaucoup de writers expérimentés, des tagueurs talentueux, mais le processus est lent.

Il y a t-il d’autre writers dans ta ville ?
Oui, all city bomber Puzo. Un writer avec un travail de qualité et de la composition Shake. Un dessinateur sur train The Mu et comme tagueur Nutmeg.
Qqui y serait le premier writer ?
Je ne sais pas vraiment mais pour moi c’est Nutmeg.

Comment les autorités voient le writing dans ta ville, ton pays ?
Dans mon pays, le pouvoir haïe tout ce qui touche à la liberté, le développement et l’expression personnelle. On doit peindre sans leur laisser la chance de nous attraper. Souvent au début, les gens ont une attitude négative face à la créativité, beaucoup sont gris et ennuyeux.
Pourquoi pensez-vous que les autorités détestent ce qui concerne l’émancipation des personnes, alors qu’elles ont adopté une forme d’économie de marché ?
Ils ont pris les biens des gens, une petite poignée de personnes possèdent les ressources basiques des hommes, ils décident qui vit et qui meurt demain, qui a le soleil et les nuages au-dessus de la ville, ils sont habitués à ça, ils aiment le pouvoir mais on devient de plus en plus éduqués et on a confiance dans la vérité et la justice, ça devient difficile pour eux de maintenir le pouvoir. Les gens s’éveillent et voient et ils comprennent. Une économie de marché c’est légaliser le voleur parmi l’humanité.

Pensez-vous que la connaissance permet aux gens de s’impliquer?
Pour moi la connaissance c’est un outil, une ressource inexhaustible d’opportunités pour devenir meilleur chaque jour.
Comment expliquez-vous que pendant si longtemps en Russie les différents pouvoirs ont toujours réprimé ce qui ne cadrait pas avec leurs idées ?
Je pense que dans notre pays les plus expérimentés et les plus spirituellement forts, ceux tout en haut essaient d’emprisonner la liberté de diverses façons. Tu peux la sentir comme le vent, mais tu ne peux pas y toucher. Peu importe les mûrs des interdictions et les sanctions, la liberté trouvera toujours son chemin.

Quel est le lien que vous entretenez avec votre ville, votre pays ?
J’aime vraiment la mère patrie mais je pense aussi que la terre entière est notre maison. Et nous devons restaurer l’ordre et arrêter de parasiter le futur proche. Plus de créativité. Se battre contre les guerres et le capitalisme.
Peut-on penser l’écriture comme une forme de démocratie ?
Le mot même prononcé par n’importe qui est démocratie, liberté de choisir, de penser, d’analyser. Mais seules les paroles honnêtes et justes ont du pouvoir.
Mais je ne pense pas à la politique, mais plutôt à une façon de penser.

Si l’œuvre d’art crée un monde et que la vie imite l’art plus que l’art n’imite la vie, quel genre de monde voulez-vous que votre impulsion de peinture ?
Je pense que c’est difficile de nommer un monde plus approprié que celui-ci. En ce moment il y a tellement de problèmes et d’injustices.
Si l’on considère que la couleur peut être une thérapie, mettre de la couleur en ville peut-il être considéré comme une chromothérapie dans un environnement perturbé par de nombreux problèmes sociaux et environnementaux ?
100% oui, tout ce qui nous entoure nous impact. Une grande partie de la journée nous sommes réveillés et à travers notre vision on interagit. Il y a 3 types d’interactions :
- La rendre encore plus grise et ennuyeuse
- Ne rien changer ni mieux ni pire
- La peindre avec des couleurs vives et constamment l’améliorer et construire
Moi je préfère la numéro 3 bien que le pas soit lent, et on part de loin. Tout le monde n’aime pas mais on continue d’avancer.

As-tu un mot pour la fin ?
Je veux te remercier pour tes questions intéressantes et l’opportunité d’être entendu.









Traduction : Sara Gozzi
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