Ex b-girl et journaliste politique, ici pour vous faire du…
Mère de garçons noirs, je suis hantée par un pilier du système raciste/classiste du Nord Global : la violence policière. Matérialisation des volontés étatiques de supprimer de l’espace public les corps masculins non-blancs.
S’ancrent ici dans un quotidien banal des humiliations, des coups, des viols… Cette semaine encore, l’acteur Yannick Bouanga témoignait : ses enfants dont le plus jeune n’a que 12 ans, ont été insultés gratuitement par des policiers parisiens.
Le choix de nos gouvernements successifs d’établir leur pouvoir non sur l’adhésion des citoyens, mais sur la carte blanche à la répression et la déshumanisation de certaines catégories de populations, amène à de nombreux homicides : Sélome et Matisse, Zyed et Bouna, Claude Jean-Pierre, Ibrahima Ba, Adama Traoré, Amine Bentounsi, Lamine Dieng…
Si ces crimes sont des faits divers folkloriques pour beaucoup de blancs, ils deviennent particulièrement oppressants pour celles et ceux qui y reconnaissent leur chair, vivent dans leur corps ces violences policières ou pour les opposants politiques, nombreux à avoir été « mutilés pour l’exemple ». Le 3ème anniversaire des Gilets Jaunes rappelait cette semaine ce bilan terrible. De micro-agressions en traumatismes, le stress subi peut induire diverses pathologies physiques et mentales.
Comment transcender ce I can’t breathe devenu viral depuis le meurtre d’Eric Garner? Comment reprendre nous-mêmes ce droit fondamental ?
L’exemple d’Amal Bentounsi
-dont le petit frère a été tué d’une balle dans le dos par le policier Damien Saboundjian- nous éclaire : co-fondatrice du collectif Urgence Notre Police Assassine, et de l’application UVP qui permet de filmer en direct la police, Amal transcende son deuil. Tout en militant et élevant ses enfants, elle étudie le droit afin de participer à la Justice. Dans un pays où les crimes policiers jouissent d’une impunité quasi-totale, où à délit égal, les personnes d’origine étrangère ont 8 fois plus de chance d’être condamnées à de la prison ferme que le reste de la population, une gageure !
Où trouver la force pour, comme elle, transformer notre rage en énergie constructive ?
Le yoga nous invite à la découvrir en nous-mêmes, en puisant dans notre corps toutes les ressources dont nous avons besoin.
Pour respirer, il faut d’abord cesser d’affirmer qu’on ne le peut pas. Je respire et rêve de manifestations où plutôt que de s’enfermer dans un slogan autodestructeur, on le renverse en criant notre droit.
Je respire
Assis, dos droit, pieds à plat et parallèles, aligné, j’emplis mon abdomen d’oxygène et je le fais monter jusque dans la poitrine dans une respiration globale, consciente. Je prends une inspiration profonde et lente qui va durer 5 secondes, j’expire de la même manière sur 5 secondes. Je recommence 5 fois, pour arriver à 1 minute. Cet exercice de cohérence cardiaque permet de diminuer le taux de cortisol et d’harmoniser système nerveux sympathique et parasympathique. Il équilibre les systèmes cardio-respiratoire et cérébral. Pratiqué 5 minutes 3 fois par jour, il assure une meilleure santé générale, premier pas pour renverser le système !
Valérie, @babyyogini13 ©twinspicsprod
Deleuze nous disait que Le pouvoir exige des corps tristes, le pouvoir a besoin de tristesse parce qu’il peut la dominer. Alors si la joie est résistance, je vous invite à respirer dans ce pranayama de la joie.
Soyons heureux !
Ex b-girl et journaliste politique, ici pour vous faire du bien !