Originaire du Nord de la France, BEN plg est venu nous présenter son nouvel album Parcours Accidenté. Entre égotrip et storytelling, ces 13 morceaux nous plongent dans le quotidien de l’artiste à la fois technique et profond.

A quelques jours de la sortie de « Parcours Accidenté », ton deuxième album, comment te sens-tu ?
Excité ! C’est le travail d’un an, j’ai hâte de le délivrer et d’avoir les retours des gens. Savoir quels morceaux ils préfèrent, ce qui les touche. L’avant sortie est toujours particulier car j’ai la tête dans le guidon, le sortir va me permettre de redécouvrir l’album.
La production semble plus poussée sur ce projet, as-tu modifié ta façon de travailler ?
La recherche n’est pas forcément plus poussée, mais différente. J’ai travaillé avec trois beatmakers principaux : Murer, Lucci et Jeoffrey Dandy. J’ai mélangé des producteurs que je connais bien avec d’autres, j’ai eu envie d’élargir.
Les beatmakers ont une place importante pour toi quand tu es en studio ?
Nous composons ensemble. Je le dis d’ailleurs dans le freestyle qui annonce l’album « Heureusement que mes gars jouent du piano qui fait parler » (rires). Il faut que l’on travaille sur une mélodie qui me fait ressentir des choses, que je puise l’énergie du moment et que je livre tout ce que je ressens. J’accumule des choses lorsque je vis, je remplis un sac avec des idées, des réflexions et j’essaie que l’instru me permette de les ressortir.
Quand tu es en studio, tu écris à l’avance ou sur place ?
J’écris sur place, presque tout le temps. Dès que l’instru commence vraiment à me parler j’écris. Je top line un peu puis je sors, me pose un peu n’importe où et j’écris mon couplet. Je peux y passer deux ou trois heures, généralement je rentre quand je n’ai plus de batterie (rires). Dès que je retourne au studio, j’aime poser mon morceau rapidement. Je veux garder l’énergie que j’ai eu en écrivant et la retranscrire le plus fidèlement possible.
Heureusement que mes gars jouent du piano qui fait parler
BEN plg – Freestyle nouvel album
Les featurings ont-ils été fait à distance ? Ta façon de travailler est-elle différente de celle que tu as seul ?
Les deux morceaux se sont faits sur place. Ce sont des personnes que j’avais déjà croisées sans forcément faire de musique. L’envie est venue un peu plus tard.
Le but est de créer une symbiose et de rentrer dans l’univers de la personne que tu invites. C’est évidemment différent à deux. Je n’avais pas envie de « laisser une place sur un couplet ».
Pour toi quel est ton meilleur souvenir de session studio ? Et le pire ?
J’ai peu de meilleure sensation que de sortir de studio avec une nouvelle chanson.
Sur cet album, je ne saurai pas choisir un moment en particulier, par contre je peux raconter une anecdote. C’est la première fois que je collaborais avec Jeoffrey, on a appris à se connaitre. Il y avait une énergie vraiment particulière, j’étais à la fois excité et stressé. Quand je suis rentré au studio et que j’ai posé le couplet que je venais d’écrire, toute cette tension s’est sentie dans l’interprétation. C’était vraiment fort. Du coup, je me suis mis à écrire le deuxième couplet directement en cabine pendant que l’ingé son faisait les édits. Je l’ai posé dans la foulée et ça a donné Tous les jours.
Le pire souvenir de studio, je n’en ai pas de précis. Le seul point embêtant avec ma manière d’écrire c’est qu’il se peut que rien ne me vienne. Du coup je suis là, j’enregistre un peu mais rien qui ne me paraisse vraiment fort et évident. Quand tu rentres après une session comme celle-ci, naturellement tu te mets à douter, à tout remettre en question. Mais au final ça fait progresser et donne de la force pour les sessions suivantes.

Combien de temps passes-tu en studio ? Tu fais plusieurs sessions ou tu préfères faire une « résidence » ?
Lorsque je suis en création d’album je pense que je vais au studio environ deux fois par semaine. Ensuite je prends un peu de recul, de réflexion sur ce que l’on fait. Parfois je suis chez moi ou je sors faire du sport et je crée en même temps. J’écris, je prépare mes sessions studio.
Tu prépares déjà la suite ? Tu vas bientôt retourner en cabine ?
Evidemment (rires). J’ai toujours envie de faire de la musique et j’ai déjà commencé à enregistrer la suite. J’ai encore beaucoup de choses à raconter, mais la suite arrive très vite. Je suis en pleine promotion de Parcours Accidenté, mais dès que j’ai plus de temps je retourne en studio.