pixel
Now Reading
Vu du stud #3 – MANI DEÏZ nous présente son All Star Game de beatmaker

Vu du stud #3 – MANI DEÏZ nous présente son All Star Game de beatmaker

Beatmaker depuis la fin des années 90, Mani Deïz est rapidement devenu un incontournable pour les rappeurs francophones. Avec une rigueur de travail peu commune et un attachement aux samples choisis, il a collaboré avec de nombreux acteurs de cette scène underground. Il sort le 17 décembre 2021, un double album nommé All Star Game sur lequel se retrouvent plus du quarante MC différents. 

Crédit photo : Cebos Nalcakan

Salut Mani, on se retrouve quelques jours après la sortie de ton gigantesque All Star Game pour notre rdv Vu du Stud, comment te sens-tu ?

Salut, je me sens bien merci. De plus je ressens un bel engouement autour de l’album donc c’est plutôt cool.

Tu es connu pour ta productivité, tu sors beaucoup de projets, All Star Game a-t-il été long a créer?

Non pas vraiment. J’ai démarré le 21 décembre 2020. J’ai fait quelques prods sur une nouvelle machine et de fil en aiguille je me suis dit que j’allais les proposer à quelques potes… Au final j’ai invité 57 personnes. Fin mars 2020 j’avais presque tous les sons. J’ai été respecté, ça m’a fait chaud au coeur. En mai tout était mixé par Jef Dominguez. Puis jusqu’à Aout entre les mains de Dj Odweeyne pour scratcher le tout. Au final ça s’est fait rapide, les MC’s ont été vifs et je les en remercie.

Sur les deux volumes confondus on retrouve une quarantaine dartistes, ce sont tous des gens que tu connais personnellement ? Comment as-tu fais le choix ?

Je connais personnellement quasi tout le monde, j’avais déjà bossé avec pratiquement tous les participants. J’ai fait le choix en invitant mes gars les plus proches au début, puis d’autres qui m’ont été proposé parfois, et encore d’autres avec qui j’avais envie de travailler. D’autres on n’a pas réussi à se capter ou n’ont pas pu, voulu ou répondu. Ça devait être un 10 titres, j’ai fini à 40 et deux volumes.

En tant que beatmaker, est ce que tu préfères travailler à distance ou au contraire être présent lors de la session studio ?

Etre là mille fois et diriger l’artiste. À distance je ne le fais que lorsque je n’ai pas le choix, mais rien ne vaut une séance de studio réelle. Je propose, l’artiste accepte ou pas, on rebondit sur les idées et on passe un bon moment.

Tu es également coutumier des projets communs, comment tu les travailles ? Y en a t il dautres à venir ?

J’essaye de trouver une cohérence avec l’artiste. J’aime faire des projets commun car cela me permet de poser un univers bien différent avec chacun. Oui, on a un album avec Lucio Bukowski dans les tuyaux. Cela sera notre 4ème projet commun. C’est toujours un plaisir de travailler avec cet artiste. J’ai absolument carte blanche en terme de musique et lui pareil niveau écriture et interprétation.

Lucio Bukowski & Mani Deïz – Eurêka (Feat. Swift Guad)

Tu as une empreinte très « old school », cependant tu as sorti des projets beaucoup plus musicaux et dans dautres esthétique. Est-ce quelque chose qui ta plu ? Tu comptes le le refaire ?

J’aime toucher à tout. En France on est souvent dans des cases mais je m’en fiche. Si demain j’ai envie de sortir un projet « house » je le ferai. Si j’avais envie de sortir un EP mystique en langue bretonne, c’est pareil. Je n’ai pas de limite car la musique n’en n’a pas. J’ai par exemple cuisiné une symphonie de 27min qu’avec des samples et qui doit sortir quand on arrivera à mettre de l’image dessus. La musique c’est un ressenti. Si les gens comprennent mon âme quand je fais mon boom bap comme tu dis, ils pourront encore mieux le faire dans d’autres styles plus sophistiqués qu’une boucle de 2 mesures.

Mani Deïz – Sailor Man

Pour toi quel est ton meilleur souvenir de session studio ? Et le pire ?

Toutes sont géniales quand on bosse avec des frères. Les séances martyrs modernes étaient top avec Pejmaxx et Ol Zico entre deux pizzas chèvre miel. Pareil avec Hartigan pour Purgatoire où on dégommait des sushis quand il arrivait, puis on allait en studio, je prenais le premier vinyle qui passait, je le bouclais, je lui disais : vas-y essaye de raper dessus. Mortel ! C’était parti. J’adore me sentir Victor Frankenstein et dire au rappeur : écris et rap, fais confiance sur le reste.

Pejmaxx x Ol Zico x Néfaste x Mani Deïz – Dans Les Yeux

Combien de temps par mois passes-tu à faire des prod ? Tu fais cela chez toi ou directement sur place en studio ?

Cela dépend. Des fois je ne produis pas pendant 3 semaines puis je vais faire 2 mois à fond. C’est selon l’envie. Ce qui me stimule c’est d’entendre une grosse prod. Ça me donne envie d’allumer les machines et ça me booste pour des semaines.

View Comments (0)

Leave a Reply

Your email address will not be published.

Scroll To Top