Pseudo de Jérémy Rubenstein, historien, chroniqueur et écrivain (pas forcément…
On pensait impossible de faire plus ridicule que les « punks » de la Macronie. Mais la France Insoumise a relevé le défi. Et, dans la catégorie grotesque, elle s’en est pas mal tirée. On salue ainsi la capacité des petits chiots soumis de Monsieur Mélenchon à renverser une situation politique si favorable. De faire d’un mouvement social massif une risée politique.
Avec des millions de gens dans la rue et la presque totalité de la population favorable au mouvement social, il était très difficile pour un parti de gauche de se planter. La France Insoumise y ait parvenu grâce au génie et la prescience de son Grand Timonier, le seul, l’unique, Jean-Luc Mélenchon.
En politique, avoir raison contre tout le monde c’est avoir tort
Lorsqu’il y a un grand mouvement social, la seule chose que l’on attend d’un parti de gauche est qu’il l’accompagne. Qu’il y trouve sa place, discrète, au milieu des millions de personnes qui perdent des salaires et se massent face à l’injustice du pouvoir.
Mais non, FI, elle a tellement raison, qu’elle a raison contre tout le monde, exactement comme Macron. Alors, le grand, l’extraordinaire, le seul, l’unique, Jean-Luc Mélenchon, se lève sur un tonneau de bois pour haranguer la foule. Car lui seul sait. Sans lui, pas de peuple. Sans lui, pas de gauche. Sans lui, pas d’espoir. Sans lui, pas de victoire.
Raison contre les autres partis de sa coalition. Raison contre les personnalités de son parti qui ont l’outrecuidance d’avoir une tête qui dépasse le génie génial et magnifique de la pensée dialectique incarnée dans le cerveau à l’intelligence supérieure du seul, de l’unique, Jean-Luc Mélenchon. Raison contre les directions syndicales qui, pour une fois et temporairement, ne jouent pas contre les travailleurs qu’ils sont sensés représenter. Raison contre les millions de personnes déterminées à faire battre en retraite l’ignoble Macronie.
Mieux vaut être Staline dans un bateau qui coule
Mieux vaut être Staline d’un groupuscule que simple militant d’un grand mouvement en mesure de remporter une victoire. Mieux vaut être capitaine d’un bateau qui coule que simple matelot d’un vaisseau qui s’envole.
Après tout, Mélenchon n’a pas abandonné sa confortable carrière dans le Parti Socialiste où il y avait trop de concurrences, pour aller se faire concurrencer dans son propre parti. L’admirateur de Mitterrand (grand flingueur de la gauche qui était encore de gauche) ne veut pas sombrer tout seul. Alors il embarque la gauche avec lui.
La belle semaine de FI : des selfis à l’Assemblée
Alors toutes celles et ceux qui avaient encore du temps après avoir préparé les manifs, les banderoles, la logistique des enfants, etc. etc. on eu la joie de voir le spectacle divertissant des petits chiots du seul, l’unique, Jean-Luc Mélenchon, aboyer à l’Assemblée.
Grandiose spectacle de petits canins qui s’agitent. Certains se drapent dans des postures révolutionnaires. Merveilleux effet comique assuré par ces petits parvenus de la gauche bien payée qui « représentent » un électorat pour un salaire trois, quatre ou cinq fois plus élevé que celui du commun de ses électeurs. Quand, à l’instar de Madame Chikirou, ils se font pas directement des dizaines de milliers d’euros en captant le travail bénévole des militants.
Selon les données financières obtenues par les enquêteurs, la campagne présidentielle suivie des élections législatives a in fine permis à Sophia Chikirou de se verser à titre personnel, pour des prestations s’étalant de septembre 2016 à juin 2017, plus de 135 000 euros de salaires et dividendes avant impôts, dont elle a décidé seule du montant en tant que présidente et unique actionnaire de Mediascop.
Une situation qui tranche singulièrement avec le bénévolat de beaucoup d’acteurs et actrices de la campagne, la précarité de plusieurs autres prestataires (rémunérés sous le statut d’autoentrepreneurs) ou des propres employés de Mediascop, payés pour beaucoup au Smic par Sophia Chikirou
Médiapart, 24 août 2022
Le sens des priorités: d’abord niquer le féminisme, les retraites on verra plus tard
Au niveau symbole, on a été servi. Puisque, décidément, on en a rien à foutre des retraites, ce moment clef de la politique, sera l’occasion de remettre sur les rails Quartennens. Les feministes et, en fait, quiconque dégouté par la violence structurelle des hommes envers les femmes, on s’en bat les couilles. Et on en a plein de couilles à la FI. De bien belles grosses couilles à placer sur le pupitre de l’Assemblée. Yeah!
Allez vous faire foutre avec vos bonnes manières, les bonniches. Vous comprenez rien à l’esprit du génial, du seul, de l’unique, Jean-Luc Mélenchon. Notre patriarche qui nous préserve de toutes vos attaques contre le patriarcat.
Tactique perdante à l’Assemblée
Quoiqu’il en soit des stratégies à long terme, ces dernières semaines auront montré une FI inféodée à son chef jusqu’à l’absurde. D’abord avec cette tactique perdante de faire obstruction parlementaire. L’idée n’est ni bonne ni mauvaise en soi. Mais elle s’est très vite révélée une aubaine pour la Macronie. En effet, celle-ci a tout fait pour saccager les débats parlementaires. Surtout en sortant de son chapeau la procédure 47.1 qui limite le temps des débats. Plus globalement, déjà faible en régime de Vème République, jamais le Parlement n’a montré autant d’impuissance que sous la Macronie. Or, grâce à la position de FI, elle a pu se défausser de sa responsabilité sur la gauche.
Il fallait donc changer très vite son fusil d’épaule. Retirer les amendements pour arriver à voter les articles les plus honnis. C’est ce qu’ont tâché de faire les non-désignés par le doigt magique du sublime, du seul, de l’unique, Jean-Luc Mélenchon (François Ruffin, Clémentine Autain et les autres têtes qui dépassent celle du sublime, seul et unique JLM).
Ces derniers ont d’ailleurs aussi organisé un meeting. Avec chauffeur de salle et applaudissements, pas exactement à la hauteur du moment. C’était déjà trop pour le sublime, le seul, l’unique JML. Qui a riposté en faisant un autre meeting où il apparait seul, unique et sublime. On a ainsi eu droit à deux meetings, l’un à Saint-Denis, l’autre à Montpellier. Une très belle mise en scène du ridicule.
La Maronie applaudit. Et la Lepénie applaudit à tout rompre. Puisque c’est elle, et elle seule, qui engrange des dividendes politiques, d’un mouvement social qu’elle n’accompagne pas.