Pseudo de Jérémy Rubenstein, historien, chroniqueur et écrivain (pas forcément…
Longtemps louée par la presse pour sa mesure, son « en même temps, la Macronie est aujourd’hui comprise comme un repère de forcenés aux idées désordonnées. Un changement qui n’a pas échappé à la Finance qui dégrade le risque pays de la France.
Il n’y a pas si longtemps, on nous présentait volontiers le monde de Macron comme celui de la raison raisonnable. Une sorte d’eau tiède réaliste, ni trop méchamment de droite, ni trop utopique de gauche.
Et nous, critiques de cette politique de droite sans cesse ripolinée de « bienveillance » et autres fumisteries de communicant, étions renvoyés à l’extrême. Puisque nous n’avons jamais cru à la rhétorique macronienne, nous étions forcément des forcenés.
Néanmoins, depuis quelques semaines, le train de la raison raisonnable a bifurqué. Désormais, les raisonnables c’est nous, et la Macronie un repère de fanatiques. Les mêmes qui nous regardaient de travers semblent s’apercevoir, enfin, que des tarés occupent le pouvoir.
Terroristes partout
L’un des signes manifestes de la radicalisation de la Macronie est sa tendance à taxer tous ses opposants de terroristes. Certes cette tendance n’est pas nouvelle chez la Macronie qui, dès son arrivée au pouvoir, a placé le bloc anti-terroriste, dans le droit commun. Une subversion du droit qui place, de fait, notre pays en état d’exception permanente (c’est-à-dire en dehors d’un état de droit, quand bien même il reste heureusement encore quelques instances de recours).
Au niveau rhétorique, les invectives gouvernementales laissent peu de place aux nuances. Vous êtes avec ces fumiers ou vous êtes terroristes. Et comme ces fumiers sont ultra-minoritaires dans le pays, il faut conclure que nous sommes une grande majorité de « terroristes ». Jamais le mot n’aura été aussi galvaudé que sous ce gouvernement qui banalise son utilisation (sans aucune considération pour les familles de victimes de véritables attentats).
Ces dernières semaines, nous en sommes arrivé au grotesque de casseroles interdites en vertu de lois anti-terroristes. Tellement comique que le violeur (ha, non, pardon, on appelle cela « avoir une vie de jeune homme« ) de la Place Beauvau abandonne ses préfets pour ne pas être associé à ce ridicule. En clair, les préfectures (dépendantes du ministre de l’Intérieur) ont multiplié les interdictions de manifester en invoquant une loi antiterroriste, sans réaction de l’Intérieur. Puis, le ministère a laissé fuité dans la presse une recommandation de ne pas interdire des manifs, genre « rappel à l’ordre« … Grosse ficelle pour se défaire du ridicule.
Un bouquet de dégueulasseries
La Macronie, c’est un bouquet de dégueulasseries. Détourner une loi anti-terroriste, pourchasser les plus pauvres et saupoudrer le tout d’une dose de bon vieux racisme, la macronie parvient à faire tout cela en même temps. Trois en un.
Un.
Fliquer les bénéficiaires du RSA avec des fichiers des compagnies aériennes. Le gouvernement annonce qu’il utilisera les fichiers API-PNR (les fichiers des voyageurs tenus par les compagnies aériennes) afin de traquer des fraudes aux minimas sociaux. Autrement dit, un fichier, mis en place « pour la prévention et la détection des infractions terroristes et des formes graves de criminalité » (Code de la sécurité intérieur), sera utilisé pour détecter des RSAstes voyageurs.
Si vous ne voyez pas la différence entre frauder le RSA et commettre un attentat à la bombe… Inquiétez vous: vous êtes probablement macroniste. Et c’est grave, l’utilisation de ces fichiers confidentiels annonce un flicage généralisé. Déjà, que les services anti-terroristes aient accès à tous les déplacements des voyageurs, n’est pas forcément rassurant. Mais ça peut se justifier. Lorsqu’une administration aussi pléthorique que la CAF connaît tous vos déplacements, votre droit à la confidentialité n’existe tout simplement plus. (A moins que vous soyez une entreprise car, en revanche, le secret des affaires est sacré en Macronie).
Deux.
Il s’agit, on l’aura compris, de traquer les bénéficiaires du RSA. Chasser des fraudeurs parmi les plus pauvres, et non pas les fraudeurs parmi les plus riches. Alors que « fraude sociale » représente infiniment moins que la fraude fiscale. L’une se compte en millions, l’autre en milliards. Organiser la chasse à cour des gueux qui grappillent 500 euros. Voilà le genre de sport qui plait aux milliardaires.
Trois.
Ne surtout pas oublier de justifier cette infamie par un racisme crasse. Cette focalisation sur une fraude sociale qui représente peanut en terme d’argent public laisse apparaitre un message bien raciste. Quand la Macronie évoque une fraude depuis l’étranger, elle ne pense pas à la Suisse. Il s’agit du Maghreb et de l’Afrique. Vous avez voté contre Le Pen, vous avez une Macronie lepenisé.
Quand ton ami la Finance te délaisse
L’autre signe qui ne trompe pas: l’abandon de tous ses amis. Il y a quelques semaines, nous écrivions ici même que la finance se fichait pas mal des quelques milliards de la réforme des retraites mais qu’elle était, en revanche, très attentive aux mouvements sociaux français. Chose confirmée par Fitch qui a dégradé le pays. Fitch est, avec Standar & Poor’s et quelques autres agences de notations, l’un des centres mondiaux de le « pensée » financière. Ces agences décident de la pluie et du beau temps. Ou, plus exactement, interprètent s’il pleut ou fait beau (pas exactement du point de vue des quelques patates qui restent dans les assiettes de millions de pauvres).
Autrement dit, il s’agit d’endroits peuplés de gens aux vues aussi courtes que celle de la Finance. Soit, exactement, plein de Macrons. Ces agences de notations sont des lupanars où tous sont des « Emmanuel » (Macron) ou « Bruno » (Le Maire) aux anus dilatés (hommage obligé à la « littérature » du ministre de l’Économie) par les chiffres du CAC40. Bref, si vous êtes un gouvernement dont le seul objectif est la gagne de la Finance, vous faire bader par Fitch c’est vraiment la loose.