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Bellator Paris 296 : Déchirante désillusion pour Mansour Barnaoui 

Bellator Paris 296 : Déchirante désillusion pour Mansour Barnaoui 

L’Accor Arena était bouillante pour l’entrée du Français lors du co-main event face à Brent Primus. Malheureusement, au terme des 5 rounds archi disputés, l’Américain s’est imposé de manière unanime. Une déchirante désillusion pour « The Afro Samouraï » devant son public qui ne l’avait pas vu combattre sur ses terres depuis 11ans. Cette troisième soirée à Paris, riche en adrénaline, est de loin, la plus réussie de l’organisation américaine. Les Français ont offert de belles prestations et performances.

17 000. C’est le nombre de fans de MMA réunis, vendredi 12 Mai, dans l’enceinte mythique de Bercy. Des fans survoltés à chaque entrée tricolore. Applaudissements, chants ou encore fumigènes ont enjaillé la salle tout au long de la soirée. C’était sans aucun doute la meilleure carte qu’ait pu proposer le Bellator à Paris. Et les Français ont été véritablement à la hauteur de l’événement.

DE BELLES PRESTATIONS FRANÇAISES

Romain Debienne a été le 1er Français a entré dans la cage face à son homologue Bourama Camara. L’élève de Daniel Woirin a récidivé avec son incroyable bras arrière. Une droite qui a envoyé le sociétaire de la free Fight academy au tapis au 2ème round. Une 2nde en Ground and Pound a sonné davantage Bourama. Romain a alors saisit l’occasion d’éteindre ce dernier à 1mn04 de la 2nde reprise. La droite de Debienne avait déjà fait sensation lors de l’Hexagone MMA 6 en janvier dernier. Une précision et une puissance de frappe qui avaient eu raison de Victor Verchere dès le 1er round. 

L’arme fatale de Debienne, sa droite redoutable, lui a permis de remporter ce combat de façon expéditive.

Le second choc franco-français a fait monter la température de Bercy d’un cran. Asael Adjouj, opportuniste sur les 3 reprises, a dominé Georges Sasu. Déployant un beau panel technique, le triple champion du Monde de K1 a fait parler son striking. George, solide sur ses appuis mais bien moins entreprenant n’a pas trouvé de solution face à la mobilité d’Asael. Ce dernier s’impose par décision unanime et jouit d’un nouveau record de 6 victoires pour seulement une défaite. 

Asael Adjouj, un jeune combattant à suivre de près…

Puis, au tour de Fabacary Diatta de remettre les pendules à l’heure après sa seule et unique défaite, essuyée il y a un an jour pour jour. Après une véritable guerre menée de bout en bout, le sociétaire de la Atch Academy s’etait vu administrer sa 1ère défaite par décision partagée face à l’Anglais Jordan Barton. Préparé comme jamais, concentré et déterminé Diatta n’a laissé aucune chance à Keir Harvie. L’Écossais a subit la fougue du Français, solide avec une boxe efficace en directs et crochets longs. Ce dernier domine les trois reprises en striking et au sol s’imposant à terme à l’unanimité des juges. 

Fabacary Diatta a bien progressé dans tous les domaines du MMA: striking, lutte et sol. Il a pulvérisé son adversaire tout au long du combat.

KEVIN PETSHI, DE RETOUR DANS L’OCTOGONE

Cette soirée a aussi signé le grand retour dans l’octogone de Kevin Petshi. Après plus de deux années de pause, « The Machine Gun » désormais, entraîné par Stéphane Chaufourier, avait face à lui un adversaire redoutable en la personne de Sarvarjon Khamidov venu tout droit du Tajikistan. Invaincu en 15 combats dont 6 finish au 1er round, « Sarvar » a amené le combat au sol, son domaine de prédilection, dès les premières secondes du duel. La totalité de l’affrontement s’est passée dans cette dimension, anéantissant toutes les chances de Petshi de s’exprimer en striking. Le Tajikistanais soumet le Français par étranglement arrière à la dernière reprise. 

Sarvarjon Khamidov, invaincu, a mené le combat de bout en bout au sol…ne laissant aucune chance à Kevin de s’exprimer.

Ensuite, Yves Landu a donné le ton dès son entrée sur sa musique fétiche «  Ima boss » de Meek Mill. Face à lui, Piotr Niedzielski, un adversaire sérieux qui a accepté le combat en short notice, une semaine avant le fight. Fausse patte, longiligne, plus grand et plus lourd que le Français, le Polonais a tenté un travail de destruction de la jambe avant de Landu au 1er round. Malgré une certaine mobilité, plusieurs calf kicks ( cible en dessous du genou ) ont quelque peu saboté la jambe droite de « You Know ».  

Après un 1er round compliqué pour Yves Landu, son esprit guerrier déployé l’a mené tout droit vers la victoire.

Au 2nd round, Yves a envoyé la sauce, accélérant avec des crochets gauches et un bras arrière qui font mouche. Puis, un take down et une tentative de soumission par Kimura qui n’est pas passée loin au 3ème round. Le Polonais a cherché le contre au 2nd round sans grande activité et a bloqué le jeu au sol au 3ème. Un game plan non concluant qui permet à « You Know » d’arracher une victoire serrée mais unanime.

Saul Rogers a effectivement l’avantage sur cette prise mais à aucun moment Davy Gallon n’a tapé ou a été inquiété sérieusement…

Dernier combat de la carte préliminaire : Davy Gallon VS Saul Rogers. Un combat qui a quelque peu frustré le public venu en masse encourager le Normand. En effet, lors d’une phase au sol, l’arbitre a pensé que Davy avait perdu connaissance suite à un étranglement de l’Anglais. Il n’en était rien mais le Français est tout de même stoppé dès le round 1. L’organisation est revenue un peu plus tard dans la soirée sur cette décision qui se solde finalement en no-contest. 

THIBAULT GOUTI BRILLE EN CARTE PRINCIPALE

En carte principale, Thibault Gouti a régalé le public avec sa foudre dans les poings. Face à Kane Mousah, c’était clairement une opposition de strikers. Dès le 1er round, il knockout Kane Mousah avec un bel enchaînement de poings : gauche, uppercut droit, crochet gauche. Tout en transfert de poids. L’ancien combattant de l’UFC a proposé une technique de poings explosive et efficace aussi bien en attaque qu’en défense.

Thibault Gouti a proposé une boxe riche en efficacité et explosivité.

Se sentant en retard, l’Anglais a enclenché la marche avant, mains hautes lors de la 2ème reprise. Mais, la foudre de Gouti a une nouvelle fois parlé. Acculé contre la cage, ce dernier a bloqué les coups puis a déclenché un uppercut droit suivi d’un crochet droit qui ont envoyé Mousah au tapis sous les cris du public en délire. Une brillante prestation pour Gouti, se libérant au fur et à mesure lors de ses prestations au sein de l’organisation américaine.

Thibault Gouti s’offre une 17ème victoire avec la manière et devant son public.

DÉCHIRANTE DÉSILLUSION POUR MANSOUR BARNAOUI

Enfin, est venue l’entrée de celui que tout le monde attendait…Mansour Barnaoui. Inhabitué à la lumière, celle-ci a pourtant fait partie de son quotidien les jours précédant le combat. Une mise en avant que « The Afro Samouraï » se serait volontiers passée, de part sa nature introvertie. Mais son talent est tel que malgré lui il attire le feu des projecteurs. Les puristes avaient à coeur de le voir combattre à domicile plus d’une décennie après sa dernière apparition sur nos terres. Fumigènes, cris, chants…tout Bercy était debout pour accueillir un des prodiges du MMA français. Du jamais vu avant un combat. Beaucoup ont sous-estimé celui qui allait devenir son « bourreau » Brent Primus. De son côté, ce dernier a mis toutes les chances de son côté pour faire la différence contre celui que l’on annonçait déjà vainqueur.

Le Français a, dès le début du combat, mis une pression sur son adversaire en l’acculant de coups en striking. une déchirante désillusion pour Mansour Barnaoui 

Dès le 1er round, Barnaoui a mis la pression en striking, acculant Primus de coup tout en se découvrant au passage. Brent encaisse et réplique en envoyant le message  » ce ne sera pas si simple de me battre ». Après une 1ère reprise à la faveur du Français, l’Américain arrache le 2nd et le 4ème round grâce à un jujitsu venu tout droit du Daghestan ! Une intelligence au sol qui a annihilé toute volonté de Mansour d’abréger le combat.

Malgré la déchirante désillusion, Mansour Barnaoui perd par décision et n’a jusqu’ici jamais été soumis.

Ce dernier s’est alors retrouvé en manque d’énergie et de solution pour faire la différence. Surtout lors du 5ème round où son allonge aurait pu faire la différence en tenant l’Américain à distance. Mais Primus avait bel et bien conscience de son avantage au sol sur le Français. L’affrontement, fort en rebondissement s’est finalement soldé par une victoire de Primus à l’unanimité des juges. Une belle performance pour lui en milieu hostile.

Brent Primus a déclaré en conférence post-fight, qu’il s’était préparé comme jamais pour venir à bout de Mansour Barnaoui. Déchirante désillusion pour Mansour Barnaoui.

BARNAOUI DÉSORMAIS FACE À LUI-MÊME

Même s’il a déjà remporté un million de dollars au Road FC en 2019, Barnaoui a vu son rêve s’envoler de réitérer l’exploit d’empocher la même somme au sein du tournoi du Bellator. Envoler aussi l’espoir des fans de le voir affronter au tour suivant l’invaincu Usman Nurmagomedov, présent ce soir-là d’ailleurs. Un terrible revers pour Mansour Barnaoui qui avait à coeur de laisser parler son talent et ainsi performer à domicile, devant les siens. Le visage tuméfié, la tête baissée, entouré de son équipe, le surdoué du MMA a quitté l’arène encore sonné de la décision mais très certainement résolu à se retrouver avec lui-même. Il y a des défaites inévitables pour atteindre les sommets et « The Afro Samouraï » possède déjà d’énormes qualités pour l’y mener.

2 rounds remportés pour Mansour, 3 pour Primus. Le dernier round ayant été décisif… une déchirante désillusion pour Mansour Barnaoui.

Le lendemain de l’événement, le Bellator a remercié les fans français pour l’ambiance de folie qui régnait dans l’enceinte de Bercy. À l’image de l’UFC Paris, la communauté française des sports de combat n’a rien à envier à quelconque pays. Le MMA connaît une fulgurante ascension depuis sa légalisation en Janvier 2020 notamment grâce à nos combattants de qualité, mais aussi à nos organisations hexagonales et en raison d’un public dynamique et surtout averti. Une belle réussite pour le Bellator qui contribue clairement à la notoriété de cette jeune discipline en France.

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