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Qui à part nous de Jonas Trueba

Qui à part nous de Jonas Trueba

« Qui à part nous », le film de Jonas Trueba est sorti en salle le 20 avril. Jonas Trueba a suivi pendant plusieurs années (il a commencé à filmer il y a cinq ans) des jeunes adolescents à Madrid. Dans le prologue, il discute virtuellement avec ses jeunes collaborateurs. On comprend qu’il s’agit d’un travail clairement collaboratif, où la voix des adolescents a autant d’importance que les moments de fiction.

Le film « qui a part nous » de Jonas Trueba est divisé en trois actes. Il intercale des récits fictifs et des fragments documentaires. C’est un film qui veut transformer la perception que nous avons de l’adolescence. Un témoignage pur. Face à la caméra de Jonas Trueba, les jeunes adolescents parlent de leur avenir. Le plus surprenant, surtout, au regard de ce que nous vivons actuellement, c’est qu’ils nous donnent à voir leurs espoirs, ils ont confiance dans l’avenir, ils en parlent souvent avec humour.

« Qui a part nous » est un film convaincant

Les adolescent y exposent leurs idées sur l’éducation, la politique, le collectif, l’amour, l’amitié, la frustration. Le film arrive à nous faire partager leurs idées. On repense à nos propre projets d’avenir, ce qu’on en a fait. Le film nous renvoie à cela. Ce n’est pas un film « de plus » sur les jeunes, c’est un film qui veut transformer la perception que nous avons de l’adolescence et de la jeunesse. Jonas Trueba donne la parole aux jeunes. On les met souvent dans une sorte de case. Ils sont souvent traités avec condescendance, comme s’ils devaient parler d’une manière générale de la jeunesse. Ici, Jonas Trueba leur donne la parole, ils sont tous différents, leur vision du monde est particulière, pas encore sous influence.

Un film que l’on a pas envie de lâcher

Le film est aussi un moyen de comprendre sa propre fabrication : libre et ouverte, avec peu de moyens, basée sur le temps et la persévérance. Les passages fictionnels donnent lieu à des expérimentations avec des possibilités diverses comme la voix off. Le résultat est un film hybride entre documentaire et fiction. Les moments de fiction renforcent l’impression que « tout est possible ». C’est une impression qui ne nous lâche pas pendant les trois heures et demie que dure le film.

Tout est possible dans « qui a part nous »

L’un des moments de fiction suit une protagoniste qui se rend dans le village d’origine de sa mère. Son amoureux arrive à l’improviste – toujours dans l’idée que tout est possible – Réunis au bord d’une rivière qui sépare l’Espagne et Portugal, ils montent dans un canoë, et se retrouvent au Portugal. Il y a toujours dans cette traversée, lorsqu’ils sont au milieu de la rivière, l’idée que tout est possible – dans l’amour comme dans la vie – C’est une pure fiction d’un grand romantisme. 

Un film intuitif et insensé 

Dans le film « qui a part nous », toutes sortes de choses sont exprimées, ressenties et dites. Certaines de manière contradictoire, certaines avec lesquelles on peut être d’accord ou non. Mais ce sont des opinions qui surgissent devant la caméra sans qu’on ait la sensation que tout soit mesuré ou contrôlé. C’est un film insensé et intuitif, fondé sur l’idée de se laisser porter. On se laisse effectivement porter pendant trois heures et demie.

Le film est visible au ciné 104 à Pantin

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