Dans la danse hip-hop, on prône très souvent l’originalité. Tout le monde désire d’avoir un style « authentique », se différencier des autres. Mais le fait de consommer la même chose (à travers les réseaux sociaux et les événements), cela ne va-t-il pas à l’encontre de « l’authenticité » ?
Désir d’authenticité dans une consommation commune
Avec les médias / réseaux sociaux, la communauté regarde (plus ou moins) les mêmes choses. On apprend donc à attendre, désirer, ou pire encore, percevoir les mêmes facettes du monde de la danse. Toute cette hyperconsommation des tendances tend à l’uniformisation des pensées/consciences dans la communauté hip-hop.
Une sorte « d’élite » et autres événements « phares » semblent formater toutes les consciences à désirer, penser et même percevoir la danse de façon similaire.
Même si la remarque paraît trop pessimiste (ce qui d’ailleurs reste à prouver), cette propagande de la « tendance » est de plus en plus utilisée en raison de son efficacité reconnue pour obtenir l’adhésion du grand public, appliquer une sorte de « gouroutisme ».
C’est là toute la puissance de ce cercle vicieux : plus je consomme, plus je suis identique et plus je dois consommer pour montrer que je suis différent de la masse.
Cela peut-il signifier qu’il serait nécessaire de revenir à l’aspect culturel de la danse hip-hop ? Ou alors la surconsommation semble être le nouveau standard ?
Danse hip-hop et réseaux sociaux: mythe du « progrès »
Le marché de la danse hip-hop semble être dans un système. Un système où il existe une division entre une minorité, qui détient les connaissances mais qui valide cette perte d’essence ; et la majorité, qui suit et qui continue de nourrir le système de celui qui détient les moyens de production. Et ces moyens de productions sont : l’argent et le soutien des institutions.
Certains danseurs hip-hop sont même prêts à se soumettre pour conserver ou obtenir un statut afin de continuer à être programmé.
Le paradoxe est très présent dans la danse hip-hop car tout le monde peut avoir ce « faux » pouvoir de contrôle à partir du moment où une personne possède un concept / un événement « innovant » qui commence à prendre de l’ampleur.
Cela indique à l’évidence qu’à partir du moment où quelqu’un, n’importe qui, a suffisamment d’influence, il peut entraîner à sa suite toute une partie de la population, du moins pour un temps et pour un but précis.
Ces danseurs exercent « leur pouvoir » en vertu de leur position ou de leurs aptitudes. Mais ils ne peuvent plus faire ce qu’ils veulent sans l’assentiment de la communauté, et les réseaux sociaux sont un outil puissant pour avoir la validité du public hip-hop.
Ces personnes à force de travail grâce à l’énergie propagée, réussissent à accumuler une « légitimité » telle qu’elles peuvent parfois finir par penser qu’elles sont « intouchables » parce qu’elles pensent représenter « une vérité ».
Mais ils oublient que si on remet en question leur système, ils ne sont légitimes que dans un système dont ils respectent les règles et les possesseurs éphémères de ce système. Et ceux qui remettent en cause ce système deviennent marginalisés ou au contraire peuvent changer la donne.