Les street dances et notamment la danse hip-hop sont fondés sur les bases de danses sociales. Ces danses ont été par la suite exposé grâce à l’explosion des médias et la mise en lumière de la culture hip-hop. S’il n’y a donc pas d’éléments sociaux ou éléments de la rue, la danse ne peut être considéré comme « hip-hop ».
La culture hip-hop: une culture avant tout
Lors de l’apparition de la culture hip-hop en France, elle n’était pas perçue comme un produit mais comme un style de vie.
« C’est ce que je fais, c’est ce que je vis tous les jours ! On ne l’a jamais donc vu comme un package ou un produit. » , Xavier Plutus Aktuel Force.
De nos jours, la culture hip-hop est associée à ses éléments tangibles. On associe la culture hip-hop à la musique, les vêtements ou encore la danse. En d’autres termes, la disparition de l’unité de cette culture à engendrer la vente de la représentation de ses éléments.
Pour Bboy Trac 2, le terme hip-hop est un concept / un outil marketing. Quel que soit la discipline pratiquée, le label « hip-hop » serait donc utilisé à des fins marketing.
« Ce que je vis, c’est une culture. Se rassembler ! Ce qu’ils veulent vendre avec ce quoi le hip-hop a été fondé, c’est ce que je vis tous les jours. Mais ils te disent qu’acheter un CD c’est de supporter le hip-hop […] Je suis désolé, mais aucune personne n’est « hip-hop » ! », Bboy Trac 2.
Danse hip-hop et business
La musique ainsi que la danse hip-hop faisant rage lors des années 90, beaucoup de personnes ne faisant pas partie de cette culture se la sont appropriées afin d’en faire un business.
Cette appropriation crée donc de réels problèmes de transmission, notamment dans la danse. C’est ainsi que sont apparus de nulle part des danseurs s’improvisant professeurs de danse hip-hop. Ces danseurs sont parvenus à enseigner la danse hip-hop sans comprendre la corrélation entre les styles de danse, la technique, l’histoire derrière ces styles de danse, et comment le mouvement coïncide avec la musique ou le style de danse qu’ils essayent d’enseigner.
Il existe toujours de nos jours des personnes s’appropriant des mouvements de danse hip-hop, qui en mélangeant avec du jazz font appeler leur cours « cours de hip-hop » ou autres noms affiliés à cette danse. Et cela dans le seul but de rester compétitif et survivre dans ce marché.

Appropriation culturelle de la danse hip-hop
Selon Rennie Harris, ces personnes déconnectent la danse hip-hop de sa culture.
Il souligne qu’il existe aujourd’hui une énorme génération d’enfants présents sur les réseaux sociaux. Ces enfants essayent d’apprendre la dernière danse tendance qui vient de la communauté noire. Ils ne sont pas participants dans la culture, ils ne vivent pas dans l’environnement mais ils veulent s’approprier le style de langage ou l’attitude et possiblement s’intégrer.
« On le voit à la manière dont ils s’habillent, dans les magazines de mode où ils suggestionnent des habits « hip-hop ». » Rennie Harris.
Cette appropriation emmène cette jeunesse à revendiquer des caractéristiques associées à la culture noire, comme le fait d’être « cool » et « tendance ».
Pour de nombreux critiques culturels, une fois qu’une pratique culturelle noire occupe une place prépondérante dans le système marchand, elle n’est plus considérée comme une pratique noire. Il s’agit plutôt d’une pratique « populaire » dont les priorités culturelles noires et les approches typiquement noires sont considérées comme un « point d’origine », une « technique » isolée ou rendue invisible.