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L’artiste Bisk transcende nos conflits

L’artiste Bisk transcende nos conflits

Est-ce les poubelles qui font leur entrée dans le monde de l’art ou l’art qui s’empare des ordures ménagères ? Posez la question à l’artiste Bisk qui s’investi sur tous les fronts pour donner une âme à notre « linge sale ». Une créativité sans limites qui prend en otage la grève des éboueurs pour nous ouvrir sur de nouveaux mondes. Génial Bisk !

Le conflit sur le régime des retraites nous réduit en miettes. Tout s’électrise, la violence de M. Macron est une véritable gifle à la rue. L’impuissance et l’indigence des oppositions nous rend simplement fous. Le fil qui relie le peuple et le pouvoir est tendue à un niveau limite. Casser, craquer ? Heureusement il existe des esprits « surplombants » qui redonnent à cette chienlit qui nous étouffe, sa dimension d’humanité sinon sacrée. Ce ne sont pas des forçats de l’explication ou des experts en leur matière qui vont cartographier sur les plateaux de télé les causes et les conséquences des affres de notre époque.

Ce sont des artistes. Et l’un d’eux en particulier qui détecte les poubelles qui chaque jour s’entassent sur les coins de trottoirs pour en faire des œuvres d’art. Rien de moins qu’un nouveau Basquiat qui mérite sa place parmi les plus grands. Il transcende les déchets pour en faire des personnages qui se rient de nos affres. Il s’élève d’un « cran » au-dessus des amoncellements de nos indigences pour transcender nos souffrances. Il nous donne à voir du monde à travers ses déchets, une image tragi-cocasse.

Avant cette performance, Bisk nous avait déjà gratifié au 15 rue Jules Ferry à Ivry sur Seine d’une construction artistico philosophique construite sur des tonnes de gravats. De cette œuvre artistique qui ne se disait pas son nom mais qui transpirait d’une beauté brute, délirante et féérique. Un amas de gravois, portes cassées, murs déchirés, cloisons crevées qui sembleraient à tout à chacun sans intérêt mais dont Bisk et lui seul percevait la potentielle beauté. On y côtoyait les fantômes de l’art Brut, Émile Ratier, Jean Dubuffet, André Robillard, le facteur cheval, il y avait partout du Picasso qui traînait. Une œuvre rébellion en forme de boucle. Un truc monumental qui a depuis disparu sous les lames des engins de chantier.

Sur les décombres de nos vieux mondes Bisk construit du vivant.

Albert Camus n’est-il pas son maître à penser lorsqu’il déclarait que la révolte est le dépassement de l’absurde. Bisk nous permet de dépasser cette absurdité dans laquelle cette crise nous plonge. Il trace sur nos visages des sourires d’enfants. Que sommes-nous sur cette terre ?  Rien, si peu. La justesse et la profondeur de ses œuvres construite à coup de vieux cartons, de vieux plastics, de bombes de peintures nous redonne la véritable dimension du monde et l’envie de repartir à la conquête de nous même dans un monde meilleur. Ces coups de génie ne sont bien-sûr pas permis à tout le monde. Le mystère absolu de la création. Le sacré et sa dimension cosmique. Preuve en est, à travers ces œuvres, que ce ne sont pas les politiques ou les économistes qui feront bouger les lignes mais les artistes. Ce sont d’eux dont nous avons cruellement besoin, de la puissance de leur imaginaire, pour franchir le rubicon et nous sortir de la nasse d’un entre deux mondes. Le vieux qui tombe et celui qui trop lentement se dessine sur les trottoirs de nos villes. Bisk on t’attend pour continuer à construire ces ponts dont les vieux mâles blancs ont perdu les plans.

Promis Bisk, lors de notre prochaine rencontre on ouvre avec tes potes une bouteille whisky pour arroser tes œuvres avant de les brûler pour les faire passer vite fait à la postérité.


Collaboration artistique: Bisk & VinceWLKR à l’atelier V3M.

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