Alors que la fast fashion a montré ses limites, une génération de créateurs indépendants redéfinit les codes de notre époque.
La solution ? Reconstruire sur les cendres de l’hyperconsommation textile par un procédé bien précis : l’upcycling.
Chiner, retravailler, remettre au goût du jour et revaloriser, autant d’étapes qui constituent l’upcycling. Le surcyclage, pour les francophones aguerris, consiste à créer de nouvelles pièces dans l’air du temps à partir de vêtements défraîchis. En clair : ne rien produire de neuf, mais sublimer l’existant. Un appel à l’imagination et à la créativité qui s’érige comme emblème contemporain, pour celles et ceux qui s’échinent à reconstruire un monde meilleur, reflété par le vêtement.
L’acte même de chiner une belle pièce comme on chinerait un bon vinyle s’est répandu et banalisé. Certains collectifs de jeunes créateurs se lancent dans la récupération de textiles délaissés et les inscrivent dans notre époque en façonnant des collections à la fois pointues et originales. C’est le cas d’Ivan Yaghobzadeh, créateur de la marque YBZ couture et pionnier de l’upcycling qui depuis 2016 nous offre des sapes de caractère, hybridant par exemple une jupe de scooter avec des manches issues d’une veste de moto, une combinaison de l’armée ukrainienne mélangée avec une veste en jean ou une chemise faite à partir de bandanas. L’art est partout, à chaque coin de rue, et l’upcycling constitue un rempart à une époque uniforme voire banale, où les images, les produits défilent, sans cesse remplacés la seconde d’après.