Hello, pouvez-vous vous présenter ?
MEGA : 48 ans, de Sneek city, Pays-Bas.
ROMEO : Romeo, 47 ans, Watergate city Sneek.
ETRS : Je m’appelle Etrs et je suis de la ville de Leeuwarden.
Depuis combien de temps vous connaissez-vous ?
MEGA : Je connais Romeo depuis 1984, nous faisions du breakdance et je connais Etrs depuis le début des années 90.
ROMEO : Je connais Mega par la scène hiphop locale et j’ai rencontré Etrs dans les années 90.
ETRS : Je ne me souviens même plus depuis combien de temps je connais mes frères, disons depuis longtemps hahaha.
Faites-vous partie du même crew ?
MEGA : Nous faisons partie de ‘Daddies Nasty Sons’, le seul crew dans lequel nous sommes, donc nous pouvons représenter le crew à 100%.
ROMEO : 3 the art way, DNS a commencé avec 7 membres en 1987 et maintenant il n’y a plus que 3 membres actifs.
ETRS : Le crew dans son origine est un crew avec plus de membres, mais aujourd’hui nous sommes les trois qui peignent.
Comment vous êtes-vous rencontrés ?
MEGA : J’ai rencontré Romeo quand je faisais du breakdance.
ROMEO : Au début des années 80, MEGA faisait partie d’un crew concurrent.
ETRS : Je ne me souviens pas non plus de ça.
Qu’est-ce qui fait que vous vous entendez si bien ?
MEGA : Nous sommes comme des opposés qui fonctionnent très bien ensemble. Disons que lorsque nous sommes seuls, nous pouvons faire de belles pièces, mais ensemble, nous pouvons faire beaucoup plus.
ROMEO : Quand nous sommes ensemble, les conditions s’améliorent.
ETRS : Bonne question, je pense que c’est une combinaison de plus d’une chose. Mais avant tout, c’est l’amour du graffiti et du hiphop.
Pourquoi avez-vous choisi ces noms ?
MEGA : C’est un changement naturel de nom pour moi : J’ai commencé à écrire ‘ukkie’ qui signifie tout petit, puis j’ai écrit ‘junior’ et cela a évolué en ‘mega’ … à un moment donné, je commencerai probablement à écrire ‘Senior’ 😉
ROMEO : Romeo est aussi un vrai nom et est synonyme d’homme à femmes. Et les lettres sont cool, je regrette seulement d’avoir deux ‘o’ dans le nom.
ETRS : Etrs est le nom que j’écris et c’est un mélange de lettres que j’avais dans un ancien nom.
Comment avez-vous commencé à écrire ?
MEGA : J’ai vu des écrivains dans des vidéoclips sur MTV dans les années 80 et je me suis mis au hiphop. J’ai commencé par l’Electric boogie et le breakdance avec un peu d’écriture à côté, mais je suis devenu accro à l’idée de laisser mon nom partout.
ROMEO : Un camarade de classe a tagué pendant deux ans et on se moquait toujours de son écriture. Mais après avoir commencé à faire du breakdance, j’ai choisi un nom de rue et j’ai commencé à l’écrire partout.
ETRS : Tout a commencé quand je passais une nuit chez mes grands-parents, un de mes oncles vivait encore là. (il a 3 ans de plus que moi) et il m’a en quelque sorte introduit dans cette scène. C’était en 1984, mais tout a commencé pour de bon en 1985.
Pourquoi avez-vous choisi l’écriture pour vous exprimer ?
MEGA : Depuis que je suis tout petit, je dessine beaucoup, donc je pense que c’est venu naturellement après que je sois entré dans le hiphop.
ROMEO : parce que je ne sais pas chanter et que c’était plus facile que de jouer du violon.
ETRS : Je dessinais déjà quand j’étais petit et le graffiti était la suite logique à cette époque.
Quelles études avez-vous faites ?
MEGA : J’ai étudié le design graphique, qui est très lié au graffiti. J’aime aussi la typographie, donc je suis un peu dans les lettres on peut dire.
ROMEO : A l’école, j’ai beaucoup appris sur les perspectives de la typographie.
ETRS : Les études que j’ai suivies n’étaient pas directement liées à l’art. Elles étaient plutôt liées à l’industrie graphique.
Vivez-vous de votre art ?
MEGA : Je suis graphiste à plein temps dans une agence de publicité et pour l’instant je veux avoir le choix de choisir ce que j’aime peindre au lieu de devoir faire toutes sortes de commandes juste pour payer les factures.
ROMEO : Non, c’est juste un hobby, j’ai un travail normal qui paie les factures.
ETRS : Oui.
Que voulez-vous produire lorsque vous créez des lettres ?
MEGA : Pour moi, les lettres doivent avoir du style et du mouvement. Même si vous prenez une seule lettre de toute la pièce, elle doit se balancer toute seule. Ce sont comme des personnages avec des bras et des jambes dans une position de b-boy.
ROMEO : Un swing funky, du lourd avec des connexions dope, des flèches et un style agressif.
ETRS : Je ne vois pas les lettres comme des lettres, pour moi elles sont une histoire complète. C’est aussi plus ou moins la raison pour laquelle je suis le gars de l’équipe qui est le plus occupé par les arrière-plans, les dessins animés et autres choses du genre.
Comment définissez-vous de bonnes lettres ?
MEGA : Des lettres bien proportionnées et équilibrées avec une attitude qui déchire.
ROMEO : Ça ne veut rien dire si ça n’a pas de swing.
ETRS : Regardez les pièces de Romeo et Mega.
Quelles sont vos influences, vos inspirations ?
MEGA : Cela peut être tout : des polices de caractères aux éléments de design graphique ou même des films, des bandes dessinées et par exemple la nature pour les combinaisons de couleurs.
ROMEO : Les lettres oldschool de New York.
ETRS : Graffitiwise, Seen, Futura et Swet ont joué un très grand rôle dans ma vie de graffeur. Pour le reste, aujourd’hui, je suis principalement influencé par des choses de tous les jours.
Comment définissez-vous votre style de lettres ?
MEGA : Des lettres funky (surtout) lisibles avec du swing et de l’attitude.
ROMEO : Semi wildstyle mais toujours lisible (les personnes qui n’écrivent pas sont exclues, c’est pour nous).
ETRS : Eh bien, ….. c’est un style oldschool avec une touche newschool. Mais pour lui donner un nom, je l’appelle l’idotisme classique.
Si la vie imite la peinture plus que la peinture n’imite la vie, quel monde aimeriez-vous créer ?
MEGA : Question difficile. Je pense qu’il y a tellement de beauté à trouver dans la nature qui ne peut pas être reproduite par les gens. Les meilleurs endroits sont ceux où la nature a déjà pris le dessus, comme les endroits abandonnés avec des murs délabrés. Ce sont les meilleurs endroits.
ROMEO : un monde de lieux abandonnés (avec des gares, des piscines, des centres commerciaux, etc.)
ETRS : Celui-là est facile. Pour ma part, je vis déjà dans un tel monde. Par exemple, lorsque je marche dans la rue, je regarde les détails. Comme une petite fleur qui pousse entre le trottoir et les bâtiments. Puis, en levant les yeux, je vois un tag ou un jeté sur un bâtiment… tout cela respire la vie.
Pensez-vous qu’en modifiant le réel, comme le faisaient les interventionnistes, l’écriture participe d’une esthétique de la démocratie directe ?
MEGA : Pour moi, l’écriture est une question d’esthétique.
ROMEO : J’écris juste mon nom avec les meilleures lettres que je peux trouver à ce moment-là.
ETRS : Je pense que c’est un peu des deux. Pour expliquer, il y a tellement de diversité dans le graffiti. Peu importe votre origine. Donc avec cette connaissance, il y a immédiatement un monde dynamique où la race, la religion ou le statut ne sont pas importants.
Comment pensez-vous que le writing affecte le monde, que lui apporte ?
MEGA : Elle peut être positive et donner de la joie aux gens…
ROMEO : Je pense que l’écriture a influencé la mode de la rue comme la danse, les vêtements et aussi la fabrication de signes.
ETRS : Je pense que l’on peut diviser cela en deux parties. La première est l’effet plus ou moins global, et l’effet de cette manière est massif. Le graffiti a influencé les vidéoclips, la publicité, le monde de l’art et ainsi de suite. La seconde est mon point de vue personnel, si ce que j’ai fait vous fait tourner la tête ? Mission réussie.
Avez-vous des projets ?
MEGA : Continuer à peindre avec l’équipe, essayer de s’améliorer et voyager un peu plus.
ROMEO : Oui, mais nous gardons toujours le secret jusqu’à ce que nous réalisions le projet.
ETRS : Toujours
Avez-vous un mot pour la fin ?
MEGA : Continuer à s’entraîner et apprendre des meilleurs.
ROMEO : Merci de soutenir l’équipe de graffiti hollandaise.
ETRS : Continuez à courir.
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