Dix ans à chercher sur la planète quel est le…
L’Amérique est bloquée dans ses « fractures » multiples comme elle le fut au moment de la guerre de Sécession. Les deux camps pourraient-ils s’affronter physiquement ? Oui, si Donald Trump continue à pousser ses partisans comme ses adversaires sur le terrain de la violence.
Bonjour à vous tou.te.s, quelle est la différence entre Donald Trump et Alexandria Ocasio-Cortez ? Un siècle les sépare. Entre l’Amérique des années 1930 de Donald Trump et celle de 2030 d’Alexandria Ocasio-Cortez, l’écart est immense et provoque une déchirure dont il est difficile de prendre aujourd’hui la mesure et les conséquences pour l’avenir du pays et de la planète. La première puissance mondiale semble complètement désarmée face au comportement extrême et aberrant de son aile droite qui affecte en profondeur le bon fonctionnement des institutions, décrédibilise le jeu politique et remet en cause les principes mêmes de la démocratie. Le pays est bloqué dans ses « fractures » multiples comme il le fut au moment de la guerre de Sécession. C’est le résultat d’un long processus dont Donald Trump est le symptôme glaçant.
Les deux camps pourraient-ils s’affronter physiquement ? Oui, lorsque la Maison Blanche entretient l’ambiguïté avec les suprémacistes blancs, quand elle estime que les Proud Boys – mouvement néo-fachiste pro-armes – doivent se « tenir prêts ». Avec ce Président c’est l’Amérique maccarthyste que l’on pensait moribonde qui renaît de ses cendres, c’est l’Amérique des pères Pèlerins débarqués du Mayflower en 1620 sur la côte du futur Massachusetts missionnés pour prôner la gloire de Dieu. Leurs descendants n’ont rien perdu de leur désir de reconquérir le terrain et d’en découdre avec cette Amérique métissée, démocrate, une tour de Babel où règne la diversité des langues. Renforcés dans leur légitimité par l’actuel locataire de la Maison Blanche, les pro-Trump sont prêts à faire mentir la statistique qui établit que les blancs non hispaniques deviendront minoritaires dans la population en 2045 : l’Amérique est et restera blanche et protestante quelles qu’en soient les conséquences !
Soumise aux humeurs de son Président, une « certaine » Amérique a peur et une « autre » fait frémir le monde. Le champion de la démocratie, de la liberté et du libéralisme ne fait plus rêver et verse dans une culture de la peur qui dessine un horizon chaotique et dangereux qui touchera de plein fouet principalement les classes populaires, celles-là mêmes qui ont cru aux promesses de leur Président. Attiser les extrêmismes serait un désastre pour le pays et pour l’ensemble du monde sur les plans économique, politique et financier dont nous ne pouvons mesurer les conséquences. L’élection d’un président démocrate pourrait-il changer la donne et apaiser les clivages et les souffrances ? L’Amérique pourrait-elle se retrouver pour rebondir ? Les hostilités sont déclarées et rien n’est assuré.
Un monde sans l’Amérique serait-il un monde moins sûr comme on l’affirme souvent ? Personne n’est en mesure de le prédire. Ce qui s’impose en revanche comme une évidence, c’est notre besoin de ce grand pays dont les États se sont unis. Nous avons besoin de sa démesure, de sa culture, de sa musique, de son cinéma, de sa volonté de dépasser les frontières et d’avoir toujours un temps d’avance. Nous avons besoin de la Silicon Valley, de sa dangereuse folie des grandeurs qui nous fait côtoyer les abymes. Nous avons besoin de son individualisme, de son audace et de son goût du risque pour dialoguer avec l’Europe et son intelligence, son humanisme, son sens de l’histoire et de la mesure. Nous avons besoin de voir l’Amérique lâcher prise et s’inscrire dans le XXIe siècle pour nous donner toutes les chances d’affronter la tempête qui balaye un monde qui change de nature.
Dix ans à chercher sur la planète quel est le meilleur endroit pour vivre et comment. Quelques dommages collatéraux et à trente ans un changement de cap qui m’a fait comprendre le dessous des cartes en termes d’économie et de politique. Passionnant. Un retour aux sources depuis dix ans qui ne me laisse plus le choix sinon de renverser la table . Maxime : « Ne jamais lâcher l’affaire. »