Pseudo de Jérémy Rubenstein, historien, chroniqueur et écrivain (pas forcément…
Deux révélations viennent jeter une lumière crue sur ce qu’est la macronie. Olivia Grégoire, porte-parole du gouvernement Borne I, a fait une partie de sa carrière dans la fabrication de fake-news. Emmanuel Macron a, en tant que ministre de l’Économie de Valls-Hollande, travaillé aussi activement que secrètement pour une entreprise étatsunienne, championne de l’évasion fiscale et de la casse du droit du travail.
Si vous doutiez que la « Start-up Nation » ait été autre chose que du pipeau –ou de la poudre de perlimpinpin- au service exclusif des plus riches, deux révélations sont venues dessillés les yeux même des plus crédules ou macronâtres. On a en effet appris que l’éphémère porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, travaillait auparavant dans une fabrique de fake-news. Puis, plus récemment, qu’Emmanuel Macron s’est servi de son poste de ministre de l’Économie pour faire le lobbying –en lousdé- de Uber. Deux affaires qui mettent à nue la macronie : une bande de saccageurs du bien public qui jouent du pipeau sur les plateaux télé (et, probablement, snifent leur fameuse poudre de perlimpinpin car il faut bien s’auto-convaincre des conneries dites à longueur de journée).
Un gouvernement de faussaires
Misère ! Olivia Grégoire n’est plus porte-parole du gouvernement. Elle n’aura pas duré deux mois à ce poste. Elle était pourtant parfaitement taillée pour exprimer la voix de la Macronie. Grâce à Fakir et Médiarpart, nous connaissons son CV de menteuse professionnelle. Rarement un CV fut si adapté à un poste. Une menteuse professionnelle pour porter la parole de menteurs impénitents.

« Assumer » en se cachant derrière son immunité
Macron dit « assumer à fond » d’avoir fait le lobbying en lousedé au service de Uber, alors qu’il était ministre de l’Économie. Le président « assume » de la même manière qu’il revendiquait être le « seul responsable de l’affaire » Benalla.
C’est-à-dire qu’il « assume », bien protégé par l’impunité la plus totale que lui octroie la constitution de la Vème République. L’article 67 de la Constitution lui donne une irresponsabilité pénale presque totale. Il peut fanfaronner autant qu’il veut, c’est la constitution qui le dit. Après, quand les Gilets Jaunes débarquent pour chercher « le seul responsable », il est prêt à fuir son palais en hélicoptère. Le courage selon Macron (et tous ses prédécesseurs présidents de l’impunité) consiste à pisser sur la population, bien protégé derrière des cordons de flics.
Mais, il « assume à fond » quoi au juste ? Sous prétexte d’offrir des emplois à la jeunesse des quartiers populaires, Macron a livré, pieds et mains liés, des milliers de jeunes gens à une exploitation sans borne, accompagnée d’un endettement chronique. L’idée centrale des fameuses plateformes c’est transformer l’exploitation en auto-exploitation. Ainsi, tous les coûts (taxes patronales et instrument de travail –la voiture-) sont à la seule charge du travailleur. Uber se contente de prendre 20% puis 25% sur la course. Et le moindre pépin sur la bagnole revient intégralement au chauffeur.
Macron a fait du lobbying pour une nouvelle forme d’esclavage. Il a activement participé à la légalisation d’une exploitation qui était illégale sous le régime du salariat. Avec Uber, il n’y a plus de salariés, pas d’employés, que des « partenaires ». En interne, la direction d’Uber appelle cette « armée de réserve » (selon l’expression précise de Karl Marx) le « ravitaillement ». Macron fut un bon sergent recruteur pour le ravitaillement. Peut-être Uber lui a t-elle octroyé une médaille d’employé du mois (les Uber files ne le précisent pas).
En attendant, Macron s’en bat littéralement les couilles. Après tout, ce ne sont que des pauvres sans emploi convertis en pauvres travailleurs, précaires et endettés. Pour ces pauvres, les revenus ne changent pratiquement pas, ils ont juste « gagné » des charges invraisemblables d’effort et de stress. Pourquoi s’intéresser aux effets d’Uber sur leurs vies? Ces gens qui ne sont rien ne pèsent pas lourd par rapport aux dirigeants d’Uber, les gens qui sont tout pour Macron.
La main occulte du marché est celle de Bercy
La France est le pays où les plus grandes fortunes se sont le plus enrichies ces dix dernières années (les mêmes dix ans de Macron à Bercy puis à l’Élysée). Est-ce le fruit de la « main invisible du marché » chère à Adam Smith ? Ou bien à la main occulte de Macron qui puise dans les ressources de l’État pour enrichir les milliardaires ? Poser la question, c’est y répondre.
L’ambition de Macron au sommet l’État se résume à construire un CV en acier blindé afin de postuler, plus tard, auprès une multinationale étasunienne. A l’instar de Gerhard Schröder qui s’est servi de son poste de chancelier d’Allemagne (1998-2005) pour devenir par la suite un haut cadre de Gazprom (le géant russe du gaz), Macron sera forcément le cadre d’une entreprise qui ubérise le monde. Autrement dit, il n’a pas fini de participer à la destruction de la planète.
Ce n’est pas un hasard si la macronie tient tant au « secret des affaires ». Lorsque les affaires de Macron sortent du secret, ce ne sont que des scandales qui vaudraient, dans n’importe quel autre pays une renonciation immédiate (voire de la prison).
Cacher ce tas de merde que je ne saurais voir
Outre le « secret des affaires », la macronie cache ses affaires par la communication. Il était donc particulièrement pertinent de nommer madame Grégoire porte-parole. Sa violence verbale et ses fausses informations sont les ingrédients nécessaires pour cacher la corruption intrinsèque la Macronie. Cette corruption ne correspond pas forcément à des délits, cette corruption est la forme même de penser le monde. Or, celle-ci est si ignoble qu’elle doit être intégralement recouverte par le secret et les faussaires.