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Une déferlante de merde

Une déferlante de merde

Cette semaine un enchaînement d’événements assez folkloriques a eu lieu dans la sphère musicale. Le festival Les Déferlantes, qui existe depuis 2015, a prévenu le public et les artistes programmés que pour des raisons pratiques, l’édition de cette année n’aurait pas lieu à Céret mais à Perpignan. Le hic c’est que depuis 2020, Perpignan est une ville dont la municipalité est aux mains du Rassemblement National. A la question « se produire dans une commune dirigée par des canidés est-il acceptable quand on se respecte un minimum » certains artistes ont estimé qu’a priori c’était pas l’idée du siècle. Plus précisément, il s’agit D’Indochine et de Louise Attaque. Suite à leur menace de ne pas venir si le festoche a lieu à Perpi, les Déferlantes ont fait marche arrière en à peine 48 heures.

Un peu de contexte. Malgré leur nom particulièrement catastrophique, Indochine a toujours été anti-FN. Niveau discours on peut les rapprocher grossièrement de Noir Désir mais sans le passage où un mec tue sa femme à mains nues. Pour la petite histoire, ils ont aussi pas mal emmerdé Sony en interne , à la limite de les menacer de quitter leur label au moment de la polémique sur l’homophobie de la Sexion d’Assaut. C’est assez agréable de voir qu’ils appliquent la même attitude face au FC Cochonou loin du 2 poids 2 mesures.

Louise Attaque : nom plus classe vu la référence à Louise Michel mais engagement moins ostentatoire. Ils ont été discrètement impliqués auprès d’Attac pour l’altermondialisme, Act-Up contre le sida et Droit Au Logement pour le droit au logement (aucune imagination ceux-là). Cependant pour le grand public c’est juste les mecs qui chantaient « et je voudrais que tu te rappelles le veeeeeeent, blablabla notre amour est éternel », faisant le bonheur des boums des années 90 où Clément attendait le slow pour tenter de rouler une pelle à Amandine.

Si ces gens sont capables de réagir, a priori c’est à la portée de tout le monde, pas besoin d’être un militant révolutionnaire radical. D’autant qu’il n’a suffi « que » de 2 têtes d’affiche pour faire plier l’organisation des Déferlantes.

Certains ont noté que la programmation du festival comptait également des rappeurs. Des rappeurs qui ont unanimement opté pour ce qu’ils savent faire de mieux face à l’extrême-droite, c’est-à-dire rien. En l’occurrence on parle de Damso, Big Flo et Oli, Gazo, Josman, Lomepal, Soprano, Tiakola. Et là, malaise, parce qu’être plus mou que des groupes pop rock de merde de quinquagénaires (sexagénaires pour certains), c’est quand même pas ouf comme CV. On pourrait se rassurer en se disant que cela ne concerne qu’un certain type de rap mais la sélection est assez éclectique. Les 7 entités évoluent dans des registres différents, ne sont pas tous de la même génération et n’ont pas exactement voire pas du tout le même public pour certains.

Plusieurs raisons expliquent cette absence de réaction.

Déjà, restons fair-play. Le boycott n’est pas la seule et unique solution obligatoire dans ce genre de cas. Côté public, certains pourraient reprocher le côté arbitraire qui sanctionne de fait les auditeurs du lieu concerné. C’est-à-dire que les Perpignanais n’ont pas tous voté RN, sinon le maire serait arrivé avec 100% des voix et il aurait fallu raser la ville. A cela s’ajoutent les abstentionnistes qui, contrairement à une croyance populaire répandue en plateau télé, ne cessent pas d’exister hors période électorale, ils subissent comme tout le monde. Habiter une ville dirigée par des fafs est déjà une tannée, si en plus on vous prive des rares événements qui vous plaisent… Condamner ces pauvres gens à ne voir que Alt-J, David Guetta et Shaka Ponk, ça sonne vraiment comme une double peine. Et qui était pour la double peine à la base ? L’extrême droite, exactement. Et la droite classique. Et Gérald Darmanin et Marlène Schiappa. Beaucoup de monde en fait, mais c’est pas le sujet.

Autre évidence : un rappeur n’est pas un rockeur. Si on remonte à peine deux décennies en arrière, on tombe sur une joyeuse période où le rap français était tout bonnement banni de pas mal de villes et de salles pour délit de sale gueule. En plus d’être persona non grata des festivals d’été. Se produire dans une municipalité d’extrême droite, ça peut être vu comme une revanche. A l’inverse, faire faux bond peut engendrer une mauvaise réputation et devenir un prétexte pour vous écarter de futures programmations.

Par ailleurs boycotter signifie renoncer à une rentrée d’argent significative. Si cela n’est rien pour les rappeurs concernés ici qui pètent allègrement dans la soie depuis plusieurs années, ce n’est pas le cas de leurs équipes, de toutes les petites mains qui sont partie prenantes de leur tournée, etc.

Enfin, dans le cas où les artistes choisissent d’honorer la scène de leur présence, rien ne les empêche d’adapter leur show en glissant simplement un message anti-RN entre 2 morceaux pour marquer leur défiance. Confronté à ce même dilemme de façon théorique il y a de nombreuses lunes, Sefyu avait répondu ceci : « si on m’invite à performer chez Jean-Marie Lepen, j’y vais et je lui dis en face tout ce que je pense ». C’était pour une interview de presse généraliste, l’Aulnaysien ne pouvait décemment pas lâcher « je vais lui insulter sa mère à domicile », mais vous avez l’idée. D’autres plus timides peuvent décider de venir au festival et de reverser tout ou une partie de leur cachet personnel précisément à des assos engagées dans certaines causes, que ce soit les migrants ou n’importe quoi d’autre qui donne des montées de fièvre au facho d’élevage lambda.

Voilà, c’était le paragraphe avocat du diable commis d’office des branleurs, maintenant passons à la réalité.

Dans tous les cas le public n’est pas réellement sanctionné vu que les Déferlantes restent dans les Pyrénées-Orientales, ceux qui veulent y assister pourront le faire sans changer de secteur. Sauf les habitants de Saint-Jacques, eux à moins que NasDas leur paie le transport, ils n’auront droit à rien, comme tout le reste de l’année dans l’indifférence générale.

Aucune mauvaise réputation ou liste noire ne peut résulter d’un refus dans la mesure où c’est l’orga qui a changé de lieu sans consulter les artistes. Ce n’est pas un caprice de star. A moins d’être parano, peureux ou idiot, facile de voir qu’aucune conséquence grave ne découle d’un tel boycott. Vous aurez même droit à un big up d’une ancienne ministre un peu bébête tellement c’est inoffensif. Il n’y a guère que le maire concerné pour pleurnicher dans la presse en expliquant que les groupes qui ont fait pression sont « sectaires et discriminants ». Pour rappel, se faire traiter de sectaire par une groupie de l’OAS revient à se faire insulter de parasite par un cafard, ça ne vous coûtera pas grand-chose si ce n’est un sourire. En 2023 ce sont les festivals qui courent après les gros rappeurs, pas l’inverse. Il serait peut-être temps de réaliser les avantages de ce rapport de force.

De toute façon aucune des excuses disponibles n’a été évoquée par un seul des rappeurs. Pour ça il aurait fallu un minimum de positionnement, dont ils sont dépourvus. Pas de post, pas de communiqué, et sans doute pas la moindre once de réflexion en interne sur la question. Vu le timing, un simple message « vu les circonstances on vous prépare un show… spécial » avec un smiley vicelard ou un cynique « on prend leur argent et on les baise » aurait suffi à se démarquer. Même une explication sur le mode « on n’aime pas ce parti mais on n’aime pas spécialement les autres non plus donc c’est soit ça soit on joue plus nulle part » serait passé crème, mais que dalle. Ce n’était tout simplement un problème pour personne dans les équipes concernées. Une programmation dans un festival = une date de plus, et aucune autre vérification n’est faite tant que le cachet est au niveau. Y compris après les premiers soubresauts médiatiques, personne ne s’est dit « même les mecs d’Indochine ont plus de couilles que nous », ou pire, ils l’ont constaté mais n’ont aucun souci avec ça.

Pour autant, leur coller une étiquette de larbins de l’extrême-droite ne serait pas exact. Contrairement à d’autres, ils n’ont jamais fait de passe D à un politique de ce bord, n’affichent pas de relais ou sympathie pour cette tendance. Des gardiens du temple peuvent déplorer le manque de revendications dans leurs textes, mais c’est aller un peu vite en besogne.

Ok, vu de loin, Lomepal a l’air d’un ambassadeur du rap gentrifié, Tiakola un bruit de fond pour danser, Gazo un cliché de caillera, Damso et Josman du rap de fuckboy, Soprano un chanteur pour enfants et Big Flo & Oli des rois du relativisme consternant. Sauf que vu de plus près, Big Flo et Oli ont quelques phrases antiracistes très scolaires mais ça compte quand même, Soprano idem en beaucoup mieux selon les époques, Damso a des couplets entiers très lucides et agressifs quand il faut autour de sa négritude, Josman en a encore plus, Gazo a une esthétique qui ne peut que dégoûter le raciste de base s’il écoute plus de 2 sons d’affilée, Tiakola a des sons 100% afro et Lomepal… bah il a les cheveux longs et une cover où il est maquillé. S’il était au mauvais endroit au mauvais moment, probablement qu’il se ferait tabasser par des mecs de Génération Identitaire sans avoir le temps de dire « queerbaiting ». C’est pas beaucoup mais on fait avec ce qu’on a dans la vie.

Ceci n’est pas une distribution de pin’s de non-proximité avec le RN. Simplement le rappel qu’ils n’ont pas beaucoup d’efforts à fournir pour signaler ce qui les éloigne de fait des sangliers de l’hémicycle. D’autant que cette opposition n’implique aucune obligation artistique. Il est parfaitement insensé de demander à un musicien de réorienter sa musique pour satisfaire un besoin politique, surtout quand il est plus à l’aise en parlant d’autre chose, de l’introspectif, du dansant, du gangsta, du festif… Cf plus haut, Indochine comme Louise Attaque n’ont, musicalement, que peu ou pas d’engagement frontal. De plus, l’idée même d’un texte politique écrit par Gazo est tout bonnement terrifiante. Accessoirement, des rappeurs conscients qui font des morceaux ratés, il y en a déjà suffisamment. Parfois il vaut mieux se concentrer sur l’essentiel.

Hors musique, si nos saltimbanques se contrefoutent de la réalité, la raison est plutôt à chercher du côté de la dépolitisation, ou simplement de l’apolitisme. Mais pas l’apolitisme de base, non, plutôt celui des stars du streaming sur Twitch. Celui des hommes-sandwich qui ont une phobie absolue de l’engagement public même le plus anecdotique, synonyme de clivage et donc de diminution de revenus.

Pour le coup, ça correspond à l’ouverture du public qui a lieu depuis quelques temps maintenant. Assez décevant quand on sait que le rap n’a pas eu besoin de se contorsionner à ce point pour vendre des albums par palettes dans les années 90-2000. Mais le changement de climat politique et la crise sont passés par là, tout le monde a la mémoire courte et les poches vides, aussi l’heure est au zèle. Dans les temps anciens, malgré l’aspect mercantile indissociable de la vente de disques, c’était à l’auditeur de s’adapter à la proposition musicale. Désormais c’est presque l’inverse. La musique et la manière de la vendre sont pensées pour s’adapter continuellement au public (parfois fantasmé, mais on ne juge pas) par tous les moyens. Si le but ultime est que le rap touche le plus grand nombre de gens sans aucune limite, alors le but ultime c’est fatalement de toucher, aussi, des ordures. La qualité des morceaux ou le genre en lui-même n’ont jamais été des critères suffisants pour éloigner les indélicats et les fâcheux. Sans parler des fétichistes qui par définition vont au contraire chercher le rapprochement à tout prix, de Chloé la fan de street cred à Dylan qui désespère ses parents à force de ne ramener que des noirs et des arabes à la maison. Et inversement.

Tant que le but est de « s’ouvrir », ça ne s’arrêtera pas vu que ça arrange tout le monde. Côté artistique ça peut même encourager des nouveaux à se lancer, faire des mélanges inédits, prendre plus de risques, etc. Côté business, ça place le rap au top, ça débloque des budgets, du partenariat, ça ouvre des portes. L’industrie a tout intérêt à ce que ça continue. L’auteur de cet article fait le malin mais lui aussi a objectivement tout intérêt à ce que ça continue, la Batmobile collector de 1989 ne va pas s’acheter toute seule. Là où ça coince, c’est que même une base aussi simple que « ne pas sucer l’extrême-droite » commence à être marginale. Cette fois encore cela n’a pas loupé. Le public a défendu ses artistes lors de la traditionnelle foire aux gogols suscitée par ce type de polémique. Tous étaient au rendez-vous, avec l’immanquable « je vois pas où est le problème », le classique « c’est un parti comme un autre », l’audacieux « vous mélangez la musique avec des trucs qui n’ont rien à voir » et l’indétrônable « on s’en bat les couilles ils doivent faire leur argent ».

Côté média c’est pas folichon non plus. On est arrivé à un stade assez tristounet où quelqu’un qui écrit simplement « l’extrême-droite dans le rap, des fois c’est pas cool » se sent obligé de désactiver préventivement son compte twitter en amont de la publication par peur d’une tornade de merde. Pourtant le ratpi de base n’a pas la capacité de comprendre un article de plus de 15 lignes, surtout s’il ne comporte ni hashtag ni emoji. Et ces temps-ci la f(r)ange la plus stupide des fans de Freeze est bien trop occupée à se chatouiller l’asticot devant des photos de Kanye West. Mais bon, prudence est mère de sûreté.

Dans le rap, cette ambiance peut devenir encore plus gênante qu’ailleurs dans la mesure où les artistes ne sont pas réellement maîtres de leur musique. Ils n’ont donc pas toutes les armes pour riposter. Même avec la meilleure volonté du monde (ce qui n’est pas le cas, mais soyons fous) le plafond de verre est là. Pour la faire simple, dans l’industrie actuelle, le rappeur, même indé, même gros vendeur, peut au grand maximum atteindre l’équivalent du statut d’un footballer pro, en aucun cas celui du président de la FFF. Le vrai pouvoir lui échappe, de la distribution aux plateformes de streaming en passant par les médias (les médias grands public, pas la « presse spé » pour qui le morceau de l’année sort 8 fois par semaine), les radios et les différentes marques à qui il sert de vitrine. Niveau profil, tous ces gens qui prennent des décisions à sa place ont plus l’habitude de trinquer entre PDG que traîner avec des antifas à la dégaine de punks à chien. C’est dans l’ordre des choses, tout le monde préfère le Krug à la Bavaria. Pour les Déferlantes, au-dessus du rappeur, il y a des tourneurs. Des tourneurs qui selon toute probabilité n’ont aucun scrupule à emmener leurs bêtes de foire jouer les troubadours dans des contrées administrées par des fans de Brenton Tarrant. Dur de blâmer un maillon de la chaîne en particulier ; le système entier pousse dans ce sens-là. Au point qu’au moment où vous lirez cette phrase, toute cette histoire sera déjà considérée comme un non-événement et totalement oubliée.

Ce constat étant assez déprimant, basculons sur Terre 2, tant que le multivers est à la mode. Voici ce que les versions alternatives de nos rappeurs ont envisagé comme performance aux Déferlantes, après avoir demandé des idées à leur public respectif.

Damso

Le maire de Perpi, ce n’est pas n’importe quel cadre du RN. C’est Louis Aliot. L’ex de Marine, avec qui il est resté 10 ans. Donc techniquement, l’intrépide a déjà été à l’intérieur de la boss du parti. Damso est très fort pour inventer des story tellings dégueulasses, a priori là il a de la matière. Il a déjà fait la rupture qui pousse au suicide, l’inceste et la pédophilie. Ce qui veut dire qu’il ne lui reste plus que la zoophilie et la nécrophilie, et les 2 fonctionnent dans le cas présent. Si ça ne l’inspire pas assez, il a juste à faire son show habituel et balancer sur grand écran des photos repoussantes du couple en prenant soin de dédicacer à ce bon vieux Louis chaque phrase qui parle d’ex, de rupture ou de relation de merde. A la louche, ça fait déjà une bonne moitié de ses textes, on est bons.

Gazo

Il interprète son hit Haine&Sex avec des photos et vidéos appropriées. Les lyrics feront ensuite tout le travail :

« Leur mettre des balles dans la tête et puis leur demander qui veut la guerre » : photos de cadres du RN.
« Hé, tu sais qu’on a plus rien à perdre, est-ce quе pour ta famille tu passerais l’éternité еn enfer ? » : photos de la dynastie Lepen au complet.
« Ouh, ouh, je la tue par amour, bébé, déballe le latex, on va mélanger la haine et le sexe, mélanger la haine et le sexe, et je sais que t’as envie, mélanger la haine et le sexe, et tu sais que j’ai envie, mélanger la haine et le sexe » : photos de Marion Maréchal. La baise à la rescousse de l’antiracisme, c’est aussi ça la beauté du rap.

Tiakola

Difficile, mais pas impossible. Tiakola a beau être très jeune et ne jurer que par la mélo, il connaît ses classiques. D’où la présence du titre Arsenik dans son album, hommage au mythique binôme même si l’absence de tréma sur le « A » est une faute grave. Tout ce qu’il a à faire c’est attendre d’arriver au refrain. Juste après avoir chantonné « dans mon Lacoste, quelques gouttes suffisent comme Ärsenik », au lieu d’enchaîner, il répète ça en boucle pendant que les lumières s’éteignent. Quand ça se rallume, Calbo et Lino sont sur scène à ses côtés et font n’importe quel couplet qui comporte ne serait-ce qu’une seule punchline sur le racisme et on est bons. S’ils se barrent en beuglant « qui prétend faire du rap sans prendre position » c’est un plus, avant que Tiakola reprenne son set comme si de rien n’était. En plus ça empêche le public d’entendre la seconde phrase du refrain « le nom du baveux c’est Levy », qui pourrait faire penser à Louis Aliot que finalement ils partagent certains points de vue.

Soprano

Très simple : le DJ fait un medley de toutes les rimes taquines de Sopra, entre sa période Psy4 et ses premiers solo il y a largement de quoi faire. « Marine à la haine car je vis en concubin avec Marianne » (Mars Vice), « Entre crises alimentaires et bavures policières, normal qu’avec tous ces poulets, les blocks ont la grippe aviaire, je déteste Marine comme Diam’s, mais encore pire son père car je suis Tookie Williams et lui Schwarzenegger » (Tant que dieu), « Victime d’un malaise qui a mis le Pen au premier tour, qui a mis sur nos têtes des cornes, parce qu’on est des habitants des tours » (La Colombe) sans oublier « faut qu’on se taille du pays, Le Pen a commencé Mein Kampf 2 » (Rap Game).

Certes, plus on avance dans le temps et plus ce sera très Benetton/Sos Racisme/Cosmopolitanie/aimez-nous-s’il-vous-plaît, mais au point où on en est ça fera l’affaire. S’il est d’humeur taquine il a juste à reprendre le couplet de J’reste au front, posé sur une mixtape de Mac Kregor. Comme chacun sait, quand ce mec t’invitait c’était pas pour raconter ta vie mais pour cracher de la haine pure et cristalline, donc forcément jouissive.

Lomepal

Là il n’existe pas vraiment de solution facile, il appliquera donc la technique dite du « Planète Rap », à savoir ramener 50 basanés par surprise. Un peu comme Vald aux Francofolies sauf que ceux-là auront le droit de parler dans un micro. Autre possibilité : en guise d’intro, diffuser sur grand écran les images de Nekfeu qui crie des insultes au FN dans un festival. Il avait une serviette sur la tête, tout le monde les confondra facilement si Lomepal fait son entrée avec une serviette aussi. Sur un malentendu ça peut marcher ; ce ne serait pas la première fois qu’il suit les traces de son ancien camarade chevelu. En tout cas c’est toujours mieux qu’être pris pour Romeo Elvis, sauf s’il veut une invit pour High & Fines Herbes.

Josman

Là c’est buffet à volonté, entre le basique « Nique le parti d’Zemmour, nique le parti d’Marine, les porcs en bleu marine » (3ein), les multiples références à l’esclavage, aux colonies, les insultes à la police, l’intégralité du texte d’une de ses interludes et bien sûr le refrain du morceau ci-dessus qui évoque un sympathique « BBC dans le cul du FN qui se dandine ».

Arrivé au morceau La Danse de la joie, il surprendra le public en affichant des images du Josman de Terre 1 quand il rappe « et je roule un teh et je quitte la terre, on est même plus solidaires frère c’est chacun ses affaires ».

Big Flo et Oli

Ils font leur set habituel, le truc avec leur père au saxo, les jongleurs et les acrobates, jusqu’à ce qu’ils arrivent à Sacré Bordel. Au moment où Oli dit « dis-moi de qui suis-je le descendant, des collabos ou des résistants ? » ça coupe le son et ils hurlent « bah ici c’est les résistants fils de pute ». Puis leur pote Kalash Criminel débarque et ça enchaîne avec n’importe quel morceau, le boulot sera fait.

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