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120 femmes avec enfants menacé.e.s d’expulsion à Montreuil

120 femmes avec enfants menacé.e.s d’expulsion à Montreuil

Depuis ce vendredi 10 juin à midi, suite à un avis d’expulsion émis le mercredi 8 juin par la mairie de Montreuil, 120 femmes et leurs enfants sont menacé.e.s d’être remis.e.s à la rue par la police.

Les habitantes du restaurant abandonné de Montreuil et de leurs enfants. / Crédits : Capucine Légelle.

Elles s’appellent Hélène, Ange, Salimata, Mariam, Houria, Afoussiata, Nogossou, Hawa, Cherif, 120 femmes qui ont fui leurs pays, 120 femmes pour certaines, enceintes, pour d’autres, mères d’enfants en bas-âges, 120 femmes menacées d’expulsion qui, après avoir vécu la violence de la rue et les hébergements ultra-temporaires proposés par le 115, ont trouvé refuge dans un ancien restaurant abandonné à Montreuil.

Depuis ce vendredi 10 juin à midi, suite à un avis d’expulsion émis le mercredi 8 juin par la mairie de Montreuil, ces femmes et leurs enfants sont menacé.e.s d’être remis.e.s à la rue par la police. La rue, cet enfer que l’on ne quitte qu’avec un miracle. L’insécurité matérielle, physique, émotionnelle. L’incertitude, la faim, l’invisibilité, le manque d’hygiène et la souffrance.

Toutes les huit heures, une femme sans-abri est agressée sexuellement.

Estimation de l’association L’Entourage

Hélène. / Crédits : Capucine Légelle.

Elles s’appellent Hélène, Ange, Salimata, Mariam, Houria, Afoussiata, Nogossou, Hawa, Cherif, 120 femmes qui ont fui leurs pays, 120 femmes pour certaines, enceintes, pour d’autres, mères d’enfants en bas-âges qui, après avoir vécu la violence de la rue et les hébergements ultra-temporaires proposés par le 115, ont trouvé refuge dans un ancien restaurant abandonné à Montreuil.

Ce matin, la tête haute jusque dans le mépris et l’inhumanité qui leur est fait preuve, elles se sont rendues à la mairie de Montreuil pour adresser un recours gracieux au maire de Montreuil : annuler l’arrêté visant à les expulser afin de leur laisser le temps nécessaire de trouver des relogements, éventuellement réquisitionner un bâtiment où elles pourraient enfin mener une vie digne avec leurs enfants et les enfants à naître. La mairie a fermé les portes à clef, laissant seulement une personne du cabinet du maire se faire porte-parole de la honte : le recours aurait, selon lui, dû être émis à la préfecture et non à la mairie de Montreuil, pourtant à l’origine de l’arrêté.

D’une heure à l’autre, la police reste donc légitime d’entrer dans le refuge que ces femmes se sont construites, qu’elles ont aménagées avec courage, pour leurs enfants, pour elles, dans lequel le petit Amadou, né le 27 mai, vit ses premiers mois, pour les remettre à la rue. Le refuge, cet ancien restaurant abandonné qui dispose maintenant de bouilloires, d’un frigo et de cuiseurs de riz, de matelas, de la sécurité que l’on ne peut trouver qu’entre quatre murs et sous un toit, même lorsqu’il laisse passer la pluie, de l’espace pour disposer de son corps, nécessaire aux femmes enceintes, aux mères et aux enfants faisant leur premiers pas dans la dureté de la vie. Le refuge, cet ancien restaurant abandonné dont le nettoyage, réalisé le 28 mai, a été financé par le rappeur Kalash et sa femme Klara Kata, et jugé par un expert de la mairie de Montreuil le 1er juin comme insalubre alors même qu’une expertise aurait nécessité une analyse avant le nettoyage afin de mesurer les améliorations produites pour permettre aux femmes et aux enfants de s’y installer.

Kimora, Angelina et Mohamed, respectivement âgé.e.s de 7, 10 et 1 an. / Crédits : Capucine Légelle.

Si cet ancien restaurant abandonné reste, en effet, encore une solution insuffisante au regard de la salubrité, il n’est qu’une solution temporaire dont les aménagements, notamment électriques, ont été réalisés de façon responsables afin d’apporter au mieux les conditions essentielles à la vie et à la sécurité des 120 femmes et des presque vingt enfants présent.e.s dans le lieu. Le motif d’insalubrité, soulevé par la mairie de Montreuil, pour justifier moralement une décision inhumaine, ne peut dès lors être mis en avant qu’à la proposition d’un logement salubre dans lequel déplacer ces femmes et ces enfants. L’expulsion de squats, si elle mène ces habitant.e.s à la rue et/ou les plonge dans les rouages des solutions extrêmement temporaires du 115, devrait être, pour les institutions publiques, absolument et systématiquement inenvisageable.

Houria, future maman algérienne, qui s’est trouvée dans l’obligation de laisser son frère sous dialyse en Espagne pour gagner la France. / Crédits : Capucine Légelle.

Elles s’appellent Hélène, Ange, Salimata, Mariam, Houria, Afoussiata, Nogossou, Hawa, Cherif, 120 femmes qui ont fui leurs pays, 120 femmes pour certaines, enceintes, pour d’autres, mères d’enfants en bas-âges qui, après avoir vécu la violence de la rue et les hébergements ultra-temporaires proposés par le 115, ont trouvé refuge dans un ancien restaurant abandonné à Montreuil.

Depuis ce vendredi 10 juin à midi, suite à un avis d’expulsion émis le mercredi 8 juin par la mairie de Montreuil, ces femmes et leurs enfants sont menacé.e.s d’être remis.e.s à la rue par la police. La rue, cet enfer que l’on ne quitte qu’avec un miracle. L’insécurité matérielle, physique, émotionnelle. L’incertitude, la faim, l’invisibilité, le manque d’hygiène et la souffrance.

Si les institutions publiques se déchargent de la responsabilité de la vie de 120 femmes et de leurs enfants, pour certain.e.s avant même qu’iels naissent, qui le fera ?

Pour aider :

Malgré tous les efforts des différents collectifs, il manque encore de la nourriture en quantité suffisante pour sortir les habitant.e.s et leurs enfants de la malnutrition. Nous en appelons donc à tous les collectifs, associations et cuisines solidaires afin de mettre à l’abri de la faim ces 120 femmes et leurs enfants.

Les habitant.e.s et leurs enfants ont également créé une cagnotte et ont dressé une liste de besoins. Elles recherchent principalement : de la nourriture, des produits d’hygiène, des produits nécessaires pour les nourrissons, des affaires scolaires pour les enfants, des tickets de métro, des médicaments, et plus largement du matériel pour rendre leur refuge vivable. Chaque geste compte.

Pour les dons et la mise en relation entre collectifs, associations, cuisines solidaires volontaires et les habitantes, vous pouvez contacter Capucine Légelle, @calamitycaps sur son compte Instagram.

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