je fais pleins de choses
L’Angoisse, la paranoÏa, la peur, le stress, le racisme, le sexisme…..la guerre. Ceux qui partent et ceux qui n’ont pas eu à partir, les classes sociales qui se déchirent et qui s’éloignent. Voici donc, une belle représentation des points les plus tendus de notre société. Sous-couvert de miel, et d’absurde, les problématiques auquel le monde fait face sont bien souvent le résultat d’une société malade et abîmée, répondant la plupart du temps avec dureté et mépris.

C’est donc cela Discours à La Nation. Mais ne vous méprenez pas, il ne s’agit pas d’une heure et demie de rage contre le monde. Voyez cela comme un constat, drôle, dérangeant, triste, mais dans le fond, toujours vrai.
Tout d’abord, il s’agit d’un recueil de texte écrit par l’italien Ascanio Cellestini, auquel se sont rajoutées quelques modifications temporelles.
La pièce est réalisée dans le cadre de la présentation des ateliers de création du Théâtre du Grand Rond, et mit en scène par Ludovic Camdessus. C’est l’histoire de plusieurs personnages, se présentant au public, et tenant des discours poussés dans leurs retranchements, durs, bruts, absurdes et torturés. Les personnages, sont interprétés par Awa Brose, Jean-Baptiste Alaux, Marielle Berlan, Jean Bougerolles, Nathalene Carves, Vincent Catry, Paola Chiarellocosta, Emmanuele Faugeras, Corinne Laval, Alix Tomat, Marie Tortech, Claire Toutin, sont incroyablement bien joués, tant, peut-être, eux aussi, sont concernés par les problématiques énoncées.
Ces sujets qui dérangent
Certains y parlent de leurs angoisses dues aux évènements récents de type pandémie, peut-être, la guerre, la crise… sûrement. Ou bien à cause de la désinformation par la sur-information, ce surdosage médiatique, qui angoisse et qui te perd.
On y parle également de l’immigration. Et, la constatation du racisme bien présent en France. Sous couvert d’un pays se voulant accueillant et chaleureux, mais qui en réalité n’hésitera pas à piétiner ceux qui viennent trouver la paix. Encore, je ne parle même pas de ceux qui n’hésiteront pas à tirer profit de cette situation. La pièce, elle, en parle. Elle met aussi en avant un peuple avec de plus en plus d’idéologies radicales et fermes sur le sujet… Vers où allons-nous ?

Bien entendu, le sexisme aussi a sa place ! Avec une scène classique. Prendre le bus. Se faire toucher dans le bus, plutôt. Et, cet étrange sentiment qui te bloque et te paralyse. D’abord, tu n’y crois pas, tu réalises, puis tu mets en place une stratégie. Mais comment faire ? Il reste le silence. « Qui me croirait si tout de suite je dénonçais le vieux monsieur à la canne? » « Qui penserait que c’est lui ? » « Qui me croirait si je dénonçais l’homme d’affaires en costard juste derrière moi ? » Qui nous croit lorsqu’on dénonce ? Ou plutôt, qui a la tête de l’accusation ? Car oui, c’est ce qui est dit, mais c’est aussi une réalité. Le vieux monsieur à la canne ? Non impossible.
« Don’t look up »
La pièce se finit sur une scène émouvante tant elle est dure à regarder et écouter. Celle de celui qui s’en fiche. Un meurtre, et un témoin qui n’a pas que ça à faire. Parce que de toute façon ce n’est pas son problème.
Ce décalage qui est mis en avant dans la pièce n’est pas si éloigné de nous. Ce souhait de montrer ce grand écart qui se construit, se solidifie dans notre société. Ici, beaucoup de traits sont grossiers, mais ce que nous ne pouvons pas nier, c’est, qu’aussi absurde soit les représentations que l’on en fait, plus le temps passe, plus on se rapproche de la réalité.
A bientôt pour de prochains événements !