Formatrice et professeure de danse au sein de différentes structures de danse en région parisienne, Aminata « CrazyStyle » fonde en 2016 l’école Ambassadeur d’espérance avec un concept unique : « Danser pour un but ». Nous l’avons rencontrée pour voir comment une école de danse peut se mettre au service de l’humain.
Une idée d’école de danse qui a pris le temps de germer
Aminata « CrazyStyle » a toujours été dans la transmission dans son domaine : la danse Hip Hop. A ses yeux, danser professionnellement va de pair avec une démarche pédagogique.
« Je voulais faire de base, une formation afin de donner des outils aux danseurs qui veulent se professionnaliser. Pas faire une école de danse en mode cours open [format qu’elle adoptera au final]. »
Pourtant, l’idée d’ouvrir une école lui vient de sa soeur. Pas de suite convaincue de l’intérêt d’une énième école, elle cherche de suite à se différencier.
« Danser en se faisant plaisir et en aidant les autres. J’ai trouvé cette idée top ! »
Elle a donc réfléchi à un format différent. Une école de danse dont le but serait la solidarité et d’améliorer la vie des gens. Une école qui aura comme concept unique de reverser une partie des fonds récoltés grâce au cours dispensés à une œuvre humanitaire ou sociale de manière trimestrielle. Tel est le projet de cette école originale.
“Le seul truc, c’est que je ne voyais pas l’intérêt d’ouvrir une formation de plus car j’enseignais déjà dans de bonnes écoles de danse. »
Une histoire ancrée dans l’associatif et le caritatif
L’aventure d’ambassadeur d’espérance débute en 2016 lorsqu’elle a l’opportunité de louer une salle tous les soirs dans le 16ème arrondissement de Paris. Deux ans plus tard, c’est au Palais de la Femme dans le 11ème arrondissement que se déplace l’école. Un partenariat se crée. Enfin, en 2020, elle s’installe au Studio Bleu de Pantin avec plusieurs possibilités de créneaux tous les jours de la semaine.
« On est passé de 5 cours réguliers, en 2016, à 16 ou 17 cours réguliers en 2020 ! On a triplé ! C’était la première année au Studio Bleu mais on a été stoppé par le COVID après 2 mois d’ouverture à peine. Donc là on continue sur la lancée des 16 cours réguliers et les profs « guests » invités de temps en temps. »

Consciente du nombre d’associations en quête de dons et de l’ampleur des besoins humanitaires, Aminata fait des choix parmi les causes et s’attarde sur celles qui la touchent.
« Au niveau des profils en 2021, c’était beaucoup d’associations qui avaient des œuvres en Afrique. Il y a aussi des structures comme le Palais de la Femme qui avait pour projet d’aider les familles à aller en vacances. On a eu de supers retours, des mots des familles… Donc ça a été souvent des coups de cœur. »
C’est aussi elle qui gère des relations avec le milieu associatif et organise les partenariats trimestriels. Son but ? Mieux faire connaître ces associations, voire donner envie de s’y engager ou même de les soutenir plus.
« On établit le contact pour proposer le soutien pendant un trimestre et nous on n’attend rien de l’asso. Et eux de leur côté, quand ils peuvent, ils nous fournissent soit de la documentation écrite ou tout ce qui est contact (site internet, réseaux sociaux…) pour que les élèves aient les informations afin d’en savoir plus ou faire des dons. Ça c’est le contact basique mais l’idée c’est de faire évoluer les choses et d’aller beaucoup plus loin dans les actions. »
Un projet global au service de la transmission et de la solidarité
Le choix des professeurs de danse est un critère extrêmement important pour Aminata, qui en relève trois :
° La qualité de l’enseignement. Elle fait très attention à l’aspect pédagogique et sélectionne avant tout les personnes pour leur passion et leur vocation pour la transmission.
° L’intégration au milieu de la scène, des battles, et à l’ensemble des actions dans le milieu de la danse et des arts.
°La considération pour les valeurs de solidarité et la générosité. Ce critère donne à l’école Ambassadeur d’Espérance une atmosphère de bienveillance d’après les élèves.
Aminata souhaite privilégier la diversité des disciplines au sein de son école pour que chacun.e trouve chaussure à son pied. S’y retrouve donc des cours de: Hip-hop, Hype, Dance hall, Waacking, Locking, Popping, Contemporain, Voguing, House…
Elle souhaite désormais développer l’école avec une meilleure offre en termes de diversité de discipline sans rogner sur la qualité, tout en maintenant l’aspect solidaire. Pour cela, elle envisage d’impliquer directement ses élèves dans des action solidaires concrètes, communiquer davantage sur les dons effectués, garantir une forme de transparence. En somme, Aminata « CrazyStyle » ne compte pas s’arrêter là.