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Pourquoi les artistes masculins ne sont pas des bons coups pour l’été

Pourquoi les artistes masculins ne sont pas des bons coups pour l’été

Pour beaucoup de jeunes femmes, le Goal d’une life, c’est de sortir avec un artiste. Perçu comme forcément “successful” et “ambitieux”, chacun.e y va de son petit de sa recette miracle pour ferrer le gros poisson. Ayant une petite expérience en la matière, voilà pourquoi les artistes masculins ne sont pas des bons coups pour cet été. Petit tuto à destination de celleux qui s’y destinent. 

D’abord, il nous faut briser un mythe mais les artistes masculins sont des humains comme les autres et tous ne sont pas des bons coups, même juste pour l’été. Il reste humain, trop humain avec son lot de beauferie, de chiantise et surtout d’égocentrisme.

Le coût de l’hétérosexualité puissance 10

Oui, être en couple hétéro déjà en soi, ça coûte cher. Ca coûte en énergie d’abord, car il faut les écouter ces messieurs, longuement. Il faut aussi les panser, les soigner, les accompagner et surtout sans jamais s’en plaindre, la colère c’est pas beau. Et puis, ça coûte en heures de sommeil aussi, vu que le sien compte plus que le vôtre. Pourquoi ? parce qu’on vous le dit voyons ! Ca coûte financièrement enfin, car vu que tout lui est dû à votre homme, si vous ne lui faites pas des petits cadeaux, des petites attentions, des petites surprises, c’est que vous ne l’aimez pas vraiment… l’inverse ? Non, lui il est là et il vient vous voir, c’est déjà énorme non? Que demande le peuple quand même… Ajoutez à cela, un rapport rarement sain à l’argent (qui doit à la fois couler à flot mais toujours être dépensé pour qu’il se la pète dans son taff) et le combo est complet.

Tel est déjà plus ou moins notre lot à toutes celles qui réalisent (toujours un peu trop tard) leur dramatique ancrage dans l’hétérosexualité. Sur le papier (ou plutôt sur l’écran) ça avait l’air sympa ces histoires de comédies romantiques, de partage, de prince charmant tout ça. Et puis, en fait, c’est la douille. Etre hétéro pour une femme cis, c’est se condamner à une vie où le « je » efface toujours devant le « nous ». Alors quand en plus, le gars en question est un « artiste », la chose se corse sévère.

Un mansplaining et un égocentrisme juste permanents

La chose se corse même tellement qu’il faut multiplier par trois le déséquilibre entre les protagonistes. Ainsi, quand l’homme de base mansplain déjà régulièrement en t’expliquant comment il connaît mieux ton corps que toi, ta vision du monde, ta façon de pensée (quand c’est pas carrément ton sexe et ton désir), l’artiste a sa petite touche en plus : les gens l’écoutent et le vénèrent. Donc, il sait encore plus que tout le monde. Double effet kiss Kool, une sorte de puissance 4 de mansplaining. Personne n’est prêt.

Quand l’homme de base est déjà hyper centré sur lui-même, sa conscience de lui, sa carrière, ses projets, et tutti quanti, l’artiste est aussi convaincu qu’il joue sa vie à chaque apparition publique. Les gars sont tellement imbus d’eux mêmes et de leur image qu’ils vendraient pères, mères et vous avec, juste pour une seconde de gloire. Vos plans, vos envies, vos projets n’ont qu’à bien se tenir, ils ne feront jamais le poids face aux siens qui sont prioritaires : sa vie, son oeuvre, sa carrière. Bref, l’amour de sa vie ce n’est ni vous, ni ses enfants (s’il en a), ni même son art. Non, c’est lui-même.

Ajoutez à cela qu’il ne parvient pas à faire la part des choses entre lui et ses productions. La moindre critique lui est insupportable, indigérable. La remise en question et la bonne foi, c’est pas son fort. Il fait donc toujours la gueule, ne sait jamais profiter des moments simples et agréables. Tout est ainsi ramener à son adrénaline (comme un tox en fait qui cherche encore et toujours les sensations du premier shoot). Le succès et la notoriété seraient elles des drogues dures? Etre aimé et adulé à tout prix, ça fait pas un peu instagrameuse ?

Une inversion systématique des responsabilités

C’est ce que nous pouvons craindre. Surtout quand s’observe la capacité que l’artiste aura à considérer ses échecs comme relevant de votre responsabilité. S’il se foire, c’est bien parce que vous ne l’avez pas assez soutenu. Cela peut être aussi parce que vous n’avez pas suffisamment diffusé d’ondes positives autour de lui ou que vous avez osé détourner le regard une seconde. Bref, vous ne le méritez pas. Le mec peut vous expliquer froidement combien le succès tient à l’abnégation totale d’une femme pour son artiste d’homme avec exemple à l’appui. Finalement, s’il ne perce pas, c’est forcément à cause de vous quelque part. En revanche, s’il parvient à son but, il se dira qu’il a bien bossé. Il pourra même vous reprocher de ne pas avoir suffisamment cru en lui et que vous n’êtes là que pour son argent (qu’il n’avait pas mais bon). Le sentiment d’illégimité ne passe pas par lui. Il est, il incarne, à vous de vous prosterner.

Le gars va donc vous expliquer la vie, vous pomper toute votre énergie (en plus de votre taff habituel, vous allez devenir manageuse, attachée de presse, coach, psy, etc). En plus, « pour vous protéger », il ne citera jamais le taff que vous faites dans l’ombre pour lui. Vous êtes devenu son appendice. Une sorte de poubelle émotionnelle qui va bien mais qui n’est pas vitale. Il s’approprie votre travail, mais aussi vos réflexions et visions du monde quand cela l’arrange. Devant le monde entier, le gars est profem (soutien aux féministes) mais tient des propos sexistes en privé et invisibilise sa propre femme ? Non mais… Un peu de décence messieurs, nous vous voyons.

Une négation en bonne et due forme de l’autre

C’est ce qui s’appelle le bropropriating ou Effet Matilda que l’artiste maîtrise avec brio. Opération classique s’il en est d’appropriation des pensées, réflexions, idées, apports d’une femme en l’occultant tout bonnement. Facile, simple, efficace. Une bonne invisibilisation des familles dont l’artiste est friand. Se redorer le blason, se renseigner, apprendre, pomper le savoir de quelqu’un, son énergie mais en ramenant tout à soi… Brillant.

Pour soutenir cette idée, l’artiste se présentera toujours comme célibataire publiquement. Son statut marital doit être sexy pour faire vendre et être en couple, c’est vachement moins bankable. D’ailleurs, il va falloir prévenir Jay Z et Beyoncé, ils n’ont toujours pas l’air d’avoir compris. Quelle infamie s’il vous prend de vouloir vous afficher publiquement ! Que vous bossiez pour lui d’accord, mais dans l’ombre, c’est mieux. Surtout que vous ne preniez pas trop de place et que vous serviez juste de faire valoir du talent du monsieur.

C’est la hantise de l’homme… être dans l’ombre quand ils se battent pour un petit coin de lumière artificielle.. Alors être dans l’ombre de sa femme, diantre ! Mieux vaut prévenir que guérir et la cacher, a priori. Il doit « susciter du désir », se montrer « disponible », être au coeur de tous les fantasmes (surtout des siens en fait). Ne serait il donc pas mieux sur OnlyFan ? Question. Jamais il ne pourra assumer son « amour » pour vous. Il devra rester caché. Vous serez cachée, jamais assumée publiquement. Disons que cela pourrait s’appeler du mépris, mais que dans leur jargon masculiniste et toxique, c’est de la protection.

Une déconnection totale avec sa réalité

Il vous explique la vie, s’approprie vos idées, vous nie publiquement et vous invisibilise malgré votre soutien quotidien et permanent. En effet, l’artiste est un puit sans fond de narcissisme. Il en veut toujours plus, toujours plus d’attention, toujours plus de désir, toujours plus de ??? Convaincu qu’il est dans le Bien, le Juste, le Beau quoi qu’il fasse, trop habitué aux flatteurs professionnels de son milieu, la remise en question ne passe pas par lui.

Il arrive à se convaincre de ce qu’il dit être, sans faire aucun lien avec la réalité. S’il se dit être altruiste, juste, généreux et impliqué socialement, il se croit sur parole. Il ne s’encombre pas de paradoxes qui viennent interroger la réalité de ses principes. Ce serait pour le commun des mortels, lui est au-dessus de ça. L’important, c’est l’image de lui dans un squat, pas qu’il soit le premier à appeler la police dès qu’un SDF s’installe dans sa cour.

Bien sur, il fait ça pour vous. C’est pour votre bien tout ça. C’est sa façon à lui de vous montrer qu’il vous aime… (oui oui elle est bien là, la douille). Ce que vous appelez humiliation, toxicité ou même violence, il l’appelle protection, jardin secret ou attentes légitimes.

Un rapport très problématique à leur image

Enfin, si vous avez le malheur d’exprimer une opinion contraire, de ne pas vous pliez à sa volonté, vous sautez. Si vous n’êtes pas toujours disponible quand il le souhaite et quand il le décide, vous sautez. Si vous n’êtes pas toujours souriante quand il le décrète ou soutenante quand il en éprouve le besoin, vous sautez. L’inverse en revanche serait des demandes disproportionnées indiquant une véritable immaturité de votre part et justifiant une séparation…

L’artiste a besoin d’une groupie à domicile. Elle ne doit voir que lui, ne jurer que par lui, n’exister qu’à travers lui. Elle doit être altruiste absolument, dans le dévouement le plus total, n’avoir aucun besoin ou attentes et surtout l’aimer inconditionnellement. Plus qu’une femme idéale, c’est un mixe entre la poupée gonflable et le chien fidèle et affectueux qu’il recherche désespérément.

En revanche, lui s’autorisera à vous dire quand il considérera que vous n’êtes pas « à son niveau » puisque dans son image de lui, il est dans un post instagram je vous rappelle… Attention à votre physique qu’il ne se gênera pas de bodyshamer allègrement. Quoi c’est une violence sexiste et vous le vivez mal ? Petite chose que vous êtes… Rappelez vous qu’il est le premier à le dénoncer sur Instagram et que tout le monde le trouve tellement sage que cela ne peut être que vous le problème… D’ailleurs, vous c’est pas vous qui êtes un peu complexée après tout ?

Vous devrez donc vous farder ses tergiversations incessantes, ses alternoiements narcissiques, son besoin de séduire, ses complexes dont vous serez aussi responsables. Mais il y aura aussi ses crises de jalousie, son besoin d’exclusivité, sa possessivité, bref sa toxicité.

De biens mauvais coups dans la vraie vie

Dans la vraie vie, le mec est perdu. La fast life, c’est du fake. Les posts sur instagram, c’est de la détresse en barre. Alors mesdames, ne vous faites pas avoir et gardez en mémoire que c’est plus en nous qu’en eux qu’il faut croire. Même si l’artiste peut paraître bankable ou sexy comme ça sur papier glacé, mieux vaut l’y laisser. Dans la vraie vie, c’est une autre paire de manche. Voilà pourquoi les artistes ne sont pas vraiment des bons coups mesdames ! Allez bel été et amusez vous bien et écoutez des femmes, ça changera ! Ci dessous la très talentueuse et pertinente Nayra.

P.S. : Cet article est humoristique, tous les artistes ne sont pas forcément aussi terribles mais y a des patterns 😉 Coeur sur vous !

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